Mercredi 09 décembre 2020, invité sur le plateau d’une chaîne de télévision de la place, le Procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, Adou Richard Christophe a tenté d’expliquer la longue procédure des enquêtes liées aux violences consécutives à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Devant l’impatience de certains ivoiriens, le Procureur de la République du Tribunal du Plateau a assuré que « Les enquêtes sont toujours en cours »mais « la justice c’est toute une chaîne », toute une procédure écrite dans la loi et qui doit être impérativement respectée.
« Le Procureur ne travaille pas sur des machines mais sur des hommes. Donc pour que ce soit bien fait, il faut que ce soit un travail minutieux » a-t-il soutenu.
Par ailleurs si le travail est lent selon lui, c’est qu’aujourd’hui, la population préfère « protéger » et « cacher » les auteurs des crimes plutôt que de les dénoncer.
« Les magistrats auront beau être compétents, les procureurs auront beau être compétents, » s’il n’y a pas la collaboration de la population, le travail sera toujours difficile et lent. Dans la mesure où la justice n’a pas la possibilité de « suivre tous les ivoiriens » un par un a expliqué Richard Adou.
Il estime toutefois qu’ « Aucun crime ne restera impuni », a-t-il promis, car « la Côte d’Ivoire est un État de droit » a-t-il soutenu.
« La justice est une œuvre humaine et donc elle n’est pas parfaite, mais chacun fait son travail » pour son bon fonctionnement, a-t-il souligné.
« En justice il n’y a pas de match nul (il y a forcément un gagnant et un perdant) donc c’est normal que » certains trouvent que la Côte d’Ivoire est un État de droit et d’autres, non”, soutient le Magistrat Adou Richard.
Et de préciser que « Le rôle du procureur n’est pas de donner des décisions de justice.(…) Le procureur est là pour appliquer la loi. »
Des interpellations ont eu lieu dans plusieurs localités où des violences ont eu cours au grand dam de certains ivoiriens qui dénoncent un parti pris de la justice ivoirienne. C’est dans ce cadre que les artistes chanteurs Yodé et Siro ont fait une sortie publique pour accuser le Procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan Plateau de parti pris. Toute chose qui n’a pas été de son goût. Jugés, les deux chanteurs zouglou ont écopé de 12 mois avec sursis et 5 millions FCFA d’amende chacun.
87 personnes ont perdu la vie dans ces violences politiques et électorales avec des destructions de biens publics et privés.
Mohamed CAMARA