Dans cette contribution que nous publions, le député Assalé Tiémoko Antoine s’insurge contre la limitation géographique des actions d’un service public qui bénéficie des redevances de tous les ivoiriens, l’ANAGED. Conséquence, les maires des communes de l’intérieur du pays se retrouvent sans ressources pour l’enlèvement des ordures qui envahissent leurs localités. Ci-dessous son coup de gueule!
Cela fait un bien fou de retrouver le pays, après quelques jours chez les autres.
De l’extérieur, j’ai vu que mon collègue, maire d’Adzopé, il y a quelques jours, a vécu des moments difficiles, avec ses populations dont certaines, excédées, sont allées déverser des ordures dans la cour de la mairie.
La vérité est que dans les jours à venir, nous allons, dans plusieurs communes, assister à ce genre d’incidents, tant les ordures sont en train d’envahir les communes, privées de ressources.
Aujourd’hui, des maires sont menacés d’atteintes à leur intégrité physique parce qu’ils sont impuissants devant les montagnes d’ordures qui envahissent leur ville.
Ils sont soupçonnés par leurs populations de détourner l’argent à des fins personnelles au lieu de l’utiliser pour ramasser les ordures.
Les gens ne savent pas que les maires ne reçoivent pas un rond de la redevance enlèvement d’ordures payées par les populations sur leurs factures d’électricité.
Et que tout cet argent est reversé à une structure appelée hier ANASSUR et devenue aujourd’hui, ANAGED, basée à Abidjan et qui ne travaille essentiellement que pour Abidjan seul.
On paye la redevance enlèvement des ordures à Tiassalé, à Adzopé, à Soubré, pour ramasser les ordures à Abidjan.
Les gens ne savent pas qu’une partie, près de 50% de leurs impôts fonciers payés dans les villes où ils ont construit leur maison, est reversée à une structure appelée hier ANASSUR et devenue aujourd’hui, ANAGED, pour ramasser les ordures et que cependant, les maires qui ne voient pas cet argent, sont priés de se débrouiller pour ramasser les ordures dans leur ville.
On ne va pas continuer à accepter qu’on livre des élus à la vindicte populaire avec mise en danger de leur vie.
Au moment où j’écris ces lignes, un collègue est sous la menace d’un mouvement de colère de ses populations, mouvement prévu pour les jours à venir.
Je viens de rentrer, on va parler..
ASSALE TIEMOKO ANTOINE.
DÉPUTÉ DE LA NATION.