Les délégués de 197 pays et organisations sont réunis à Glasgow, en Écosse, pour la COP26, considérée comme la plus importante conférence climatique depuis celle de Paris, en 2015. Les premières discussions commencent ce lundi 1er octobre et vont durer deux semaines. Objectif : arriver à zéro émission de carbone en 2050 et limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré.
Avec un an de retard pour cause de pandémie, la COP26 s’est ouverte dimanche après-midi pour deux semaines à Glasgow. Le but pour le Royaume-Uni, qui préside l’événement, c’est que tous les pays, particulièrement les plus gros émetteurs, baissent leurs émissions de gaz à effet de serre.
« Nous devons agir maintenant et garder espoir », a déclaré, le ton grave, le Premier ministre britannique dimanche depuis Rome, où se terminait le sommet du G20, réunion des vingt pays les plus riches de la planète. Plus d’excuse pour traîner, des mesures concrètes doivent venir cette fois-ci, a-t-il ajouté.
Boris Johnson accueille les dirigeants du monde entier et veut montrer son rôle de leader dans la lutte contre le réchauffement climatique, explique notre correspondante à Londres, Marie Boëda. Il attendait ce rendez-vous avec impatience, un an après le Brexit, alors que le pays reste frappé par le Covid-19.
Mais le chef du gouvernement britannique va devoir convaincre plus d’une centaine de pays de sceller un accord. Il reconnaît que les chances de succès de la COP26 sont « incertaines ». Et ajoute : « Ce sommet va être très, très difficile, et je suis très inquiet, car il pourrait mal tourner. »
Parmi les principaux pollueurs de la planète, la Chine ne participera pas. Un échec pour l’hôte du sommet, qui va devoir faire face à de nombreuses critiques. Elles prendront la forme de manifestations d’activistes écologistes. Quelque 150 000 militants sont attendus dans les rues de Glasgow samedi prochain.
D’autres doutes se sont exprimés comme ceux du secrétaire général des Nations unies António Guterres, qui a récemment parlé du risque d’un « aller simple pour le désastre », au moment d’évoquer les objectifs de réduction des gaz à effets de serre des différents États. Et le G20 n’a rien amélioré, selon le numéro un de l’ONU, alors que ses membres représentent 80% des émissions.
A Rome dimanche soir, le ton était plutôt à l’optimisme au contraire. Les dirigeants du G20 y ont réaffirmé leur engagement à contenir le réchauffement climatique, et estiment que cela met la Cop26 sur de bons rails. « Nous arrivons plus armés » à Glasgow s’est félicité le Président français Emmanuel Macron, fort de l’engagement des 20 plus grandes puissances à maintenir le réchauffement climatique à 1,5°C degré et à ne plus subventionner les centrales à charbon à l’étranger. Des avancées « tangibles » a renchéri Joe Biden.
« Nous avons fait des progrès à Rome mais ça n’est pas assez », a regretté le Premier ministre britannique. Les engagements pris ne sont pas jugés suffisants et les promesses ne sont pas tenues… aussi s’oriente t-on davantage vers une hausse de 2,7°C selon les experts, qui la jugent catastrophique. La COP a deux semaines pour renverser la vapeur, particulièrement auprès des gros pollueurs dont la Chine, mais aussi l’autre géant asiatique, l’Inde, qui n’a toujours pas présenté sa copie non plus.
À Glasgow, les pays en développement vont également tenter d’obtenir des pays riches les 100 milliards de dollars par an promis pour les aider à lutter contre les conséquences du changement climatique. Selon le G20, ce ne sera que pour 2023. Autre question-clé : le marché du carbone.
Bref, arriver à un accord à Glasgow sera, selon Alok Sharma, le président de cette COP, plus difficile qu’à Paris. D’autant que les relations Chine-États-Unis – plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre à eux seuls – se sont dégradées depuis six ans.
Mais selon John Kerry, ancien secrétaire d’État américain et actuel émissaire de son pays pour les négociations sur le climat, « la coopération est la seule manière d’échapper au suicide collectif vers lequel se dirige le monde ».
Source: RFI.FR