Le commandant du Groupement des Sapeurs Pompiers militaires de Côte d’Ivoire a annoncé le renforcement du dispositif GSPM avec la création de 14 casernes en Côte d’Ivoire pour plus d’efficacité face aux urgences de secours.
Invité de l’organisation “Confrères journalistes”, le Col-Major Sakho Issa a soutenu mercredi 10 novembre 2021 que “Nous voulons renforcer toutes les communes d’Abidjan et même les plus grandes doivent avoir au moins deux casernes. Nous travaillons sur un projet de création de 14 nouvelles casernes dont 10 à Abidjan et 4 à l’intérieur.”
Avec ses “1200 pompiers militaires dont la moitié est à Abidjan et le reste est reparti à l’intérieur notamment à N’zianouan,
Yamoussoukro, Bouaké et Korhogo”, le commandant du GSPM estime à “environ 2500 interventions mensuelles en moyenne.”
Les ivoiriens pensent que l’acquisition de matériel volant renforcera les capacités d’intervention du GSPM. “Pour l’instant, il faut qu’on renforce nos moyens terrestres et quand ils seront renforcés, les hélicoptères pour venir en appui parce qu’aller chercher une victime dans une zone où ce n’est pas possible de poser un hélico, il faut forcément aller avec un véhicule. Donc si nous avons des hélicoptères qu’on ne peut pas poser, ils ne servent à rien” tranche Sakho Issa.
Pour faire face aux besoins d’intervention, Col-Major Sakho a informé du “recrutement qui est en cours et pratiquement est terminé.” Les effectifs à recruter “vont passer à la formation commune de base et j’espère obtenir pour le GSPM plus de 300 recrus, l’année dernière, j’en ai eu 120, j’espère 300 pour la vague qui va rentrer incessamment. Avec cette vague, à défaut d’avoir des casernes carrément installées, on va pouvoir augmenter le nombre d’engins disponible sur les villes où nous sommes implantés. C’est vrai qu’on aurait pu faire plus avec plus d’hommes et de matériels mais pour l’instant on fait notre part avec ce qu’on a” se contente-t-il.
Au bilan des activités, “Si nous devons faire un bilan comparatif entre 2020 et 2021 (à fin octobre), nous avons eu pour la même période moins de morts en 2021 qu’en 2020 où nous avons eu 1097 personnes décédées pour un total de 32200 victimes. Dans ces 32000, il y a des personnes transportées, des personnes sans évacuation. En 2021, à la date du 31 octobre, nous sommes à 25500 personnes transportées et 654 personnes décédées. Le nombre d’intervention total de l’année 2020 était de 31361 interventions. Fin octobre 2021, nous sommes actuellement à 25227 interventions. La tendance sera la même que l’année dernière parce que nous avons encore deux mois d’intervention avant la fin de l’année. Si nous nous focalisons sur notre taux d’intervention mensuelle estimé à 2500 par mois, nous serons à environ 30000. Les choses n’ont pas trop évolué mais nous sommes arrivés à des chiffres assez stables pour l’instant” assure l’Officier supérieur.
Le Commandant du GSPM soutient que “la première difficulté c’est l’adressage des rues. Nos rues ne sont pas adressées de manière cartésienne donc on est obligé de prendre en compte certaines zones de repère particulier. Il y en a qui fonctionne très bien et il y en a aussi qui ne fonctionne pas malheureusement et ça augmente les délais d’intervention.”
“Nos plus grandes difficultés, notre implantation insuffisante, les appels fantaisiste ajoutés aux moyens d’extinction” énumère Col-Major Sakho Issa qui indique qu’une “ville doit être aménagée de sorte à avoir dans tous les espaces des moyens d’extinction. Ce sont des bouches et poteaux d’incendie qui permettent d’avoir l’eau qui lutte contre l’incendie.”
Au cours de ce rendez-vous, le commandant du GSPM a indiqué que “La collaboration avec les pompiers civils n’est pas formalisée par des textes mais pour éviter d’avoir un flottement dans le fonctionnement des deux structures (pompiers militaires et pompiers civils), nous même avons initié des contacts directs dans les zones où nous sommes frontaliers afin de définir la limite d’intervention de chacun et même de permettre à l’une des deux structures d’intervenir au profit de l’autre.”
“Ils ont des problèmes en matière de désincarcération de sauvetage aquatique et subaquatique, donc nous arrivons à les renforcer. Même aussi souvent le cas des nombreuses victimes, ils n’ont pas de moyens de transport de grande capacité. Là, nous arrivons à intervenir à leur profit dans certains de ce cas-là” fait savoir Sakho Issa.
Il dénonce les “surcharges” des installations électriques dans les marchés qui doivent être construits avec le concours et les recommandations des sapeurs pompiers militaires. “Tout le monde le sait, à toutes les réunions et dans les ministères, nous avons relevé ces faits mais malheureusement ceux qui sont appelés à exercer un pouvoir de police ce sont les maires et qui ne le font pas. Nous, on fait notre part !”
Il se satisfait de l'”évolution vraiment permanente surtout que les risques qui existent en Côte d’Ivoire sont pratiquement les mêmes partout ailleurs et même souvent plus grand.”
“Nous avons connu une évolution spectaculaire. Le GSPM n’a pas connu depuis très longtemps les engins neufs, mais nous sommes là
aujourd’hui avec des engins neufs. Nous avons ce qu’il faut pour les casernes. Le vrai problème, c’est l’implantation. Aujourd’hui, nos casernes sont bien équipées mais nous n’en avons pas assez. Il y a une politique qui est mise en place par nos responsables pour intensifier d’abord notre implantation sur Abidjan et ensuite nous implanter dans les zones économiques importantes telles que San-Pedro et Daloa pour se rajouter à Bouaké, Korhogo et Yamoussoukro” se satisfait-il.
SAKHO Issa est un Colonel Major né en 1965. Il est issu de la 38eme Promotion de l’Ecole Militaire Préparatoire Technique de Bingerville (1977) puis continue sa formation à l’EFA de Bouaké 1988-1990. Il est titulaire d’un Breveté de l’institut d’étude Supérieure de Défense et d’un MBA en Management Global des Risques. Commandant par Intérim du GSPM de 2012 à 2013, il est titularisé à ce poste depuis 2013.
Adam’s Régis SOUAGA