Le décès d’un jeune laveur de véhicule automobile, a déclenché l’ouverture d’une enquête par le parquet du Tribunal militaire d’Abidjan, saisi du dossier.
Une note d’information du Tribunal Militaire d’Abidjan indique que “Le Commissaire du Gouvernement ouvre une enquête et ordonne une autopsie” suite au décès rapporté d’un jeune laveur au commissariat de Police du 18è arrondissement de la Riviera. “Le Chef du Parquet militaire interdit également aux enquêteurs de la police criminelle de s’approcher du corps tant que l’autopsie n’est pas terminée” apprend Laurore.net.
Le post relatif à cette histoire est fait sur la page facebook “Sauvons notre justice”.
On y apprend que le défunt se nomme “KONATE HAMED, jeune Sénoufo de 26 ans originaire de Daloa, décédé le dimanche dernier 14 novembre 2021 dans des conditions assez curieuses après avoir été mis à garde à vue au commissariat du 18ème arrondissement de la Riviera 3.”
Le récit découle du témoignage du responsable du lavage dans lequel travaillait Konaté Hamed. Il apparaît à en croire le propriétaire des lieux qu’un client a accusé ses deux laveurs dont Konaté Hamed et la gérante du lavage, d’avoir dérober un objet sur sa voiture de type hunday, couleur blanche.
“Le vendredi 12 novembre, le jeune Hamed Konaté est chargé de laver le véhicule d’un client (illustré en photo) avec son collègue. Le client revient plus tard récupérer sa voiture et repart sans sourciller. Près d’une heure plus tard, il revient a nouveau au lavage se plaindre qu’une pièce manque sur son véhicule. Pièce appelée « Barre ». La gérante du lavage et les deux jeunes laveurs ne se reconnaissent pas dans ces accusations” lit-on sur la page “Sauvons notre justice”.
Le responsable du lavage soutient ses jeunes qui seront conduits, tous, au commissariat du 18è arrondissement avant que la gérante ne soit libérée pour cause de grossesse. “Une fois au commissariat, le commissaire joint le patron du lavage et l’informe que ces employés sont aux arrêts” indique le récit.
Selon le patron du jeune Hamed, qui s’en tient au récit livré par le compagnon de cellule de celui-ci, “Le lendemain samedi, Hamed Konaté fait une crise en cellule.” “Il s’agirait selon notre témoin d’une crise de panique du jeune homme, qui aurait eu du mal à supporter les conditions de l’incarcération, une première expérience pour lui. Il est amené à l’hôpital d’Anono par les agents dudit commissariat. Quelques temps après, il est ramené en cellule. Le jeune Mohamed n’avait rien de grave à priori” lit-on.
“Sauf que le lendemain, dimanche, autour de 17h, Konaté Hamed va encore mal. Il pique une autre crise. Son ami laveur le voit en train de se tordre, de baver… Il frappe à la porte de sa cellule pour informer les policiers. Il reçoit des réponses du genre, « laissez-le, il n’a rien » ou « laissez-le, il fait exprès ». Quelques temps après, les policiers vont entrer dans la cellule non pas pour voir l’état de santé du jeune Konaté Hamed, mais plutôt pour lui asséner des coups de matraques” poursuit le récit des faits.
On apprend alors que “Son ami, inquiet, fait comprendre aux policiers que le jeune homme est inconscient, il ne faut pas le frapper… Quelques temps après, Konaté Hamed est dans les pommes ou plutôt déjà mort” constate-t-on.
“Selon son collègue laveur, Konaté Hamed a rendu l’âme dans la cellule ce dimanche. Mais le commissaire du 18ème arrondissement soutiendra le contraire, lorsqu’il rencontre le patron du lavage, de retour de son voyage, le lundi 15 novembre 2021. Selon le commissaire, le jeune est décédé à l’hôpital ou ces agents l’auraient envoyé suite à son malaise. Mais pour ces amis de cellules, son corps aurait été rapatrié dans un corbillard emmené nuitamment dans le commissariat vers 4h du matin” fait savoir le patron du jeune Hamed qui recherche par ailleurs les parents de son ex-collaborateur.
Face à cette mort d’homme, le Parquet militaire, saisi de l’affaire, a décidé d’éclaircir la lanterne de tous par une enquête qui permettra de situer les responsabilités. La suite est donc attendue.
Adam’s Régis SOUAGA