Je l’ai déjà dit. Quand on fait un audit, on a deux attitudes. Soit le contenu de l’audit est confidentiel et destiné à un nombre restreint de personnes et dans ce cas on ne communique pas publiquement sur ce contenu.
Soit le contenu est destiné à être connu par le public et dans ce cas, quand on l’évoque au cours d’un point de presse, on apporte les éléments qui soutiennent les déclarations.
Qu’il y ait eu des présumées malversations à la FIF, je ne les nie pas, je ne les confirme pas car je n’ai aucun élément de preuve pour asseoir mon jugement. Mais tout audit se fait sur la base du principe du contradictoire, c’est à dire que les auditeurs sont tenus de donner la parole à ceux dont la gestion est auditée, afin qu’ils donnent leur version des faits, avant toute publication ou tous commentaires publics.
Par conséquent, je ne me prononce pas sur la gestion de l’ex Comité exécutif, je m’en tiens aux déclarations publiques de la présidente du CONOR-FIF, parce que, lorsqu’une affaire interne à une structure tombe sur la place publique, tous les citoyens ont le droit de se prononcer sur cette affaire en utilisant leur esprit critique au lieu de laisser l’émotion s’exprimer sans passer par l’intellect.
Pour aller plus loin, écoutons Mme Dao Gabala :
” Nous avons constaté que, au niveau de l’équipe nationale il n’y avait rien d’écrit, il y avait rien d’écrit, il y avait aucun document, il y avait pas de contrats. Je vous donne juste quelques exemples pour vous dire pourquoi la normalisation va jusque-là. Quand nous sommes arrivés, je prends simplement les factures d’hébergement. Les Eléphants étaient hébergés, sans contrats d’hébergement. Et les Eléphants étaient hébergés et l’hébergement était payé en espèces. Le coup de l’hébergement avoisinait, était de plus de 80 millions, sans justificatifs, sans contrats, sans rien…“
Il n’y a donc aucun contrat, aucun justificatif, aucune facture proforma et aucune trace puisque les paiements étaient en espèces.
S’il n’y a donc aucune trace, comment a-t-elle fait pour savoir que l’hébergement a coûté plus de 80 millions? Elle se nourrit de “On dit”?
Précisons qu’elle ne dit pas que c’est un audit qui a permis de découvrir l’absence de traces. Elle dit ” quand nous sommes arrivés “.
Elle est arrivée avec son équipe, en janvier 2021, on va donc dire, pour être gentil, qu’elle a découvert tout ça, entre janvier et mars 2021 ou après plusieurs mois.
Bon, laissons ça et allons à l’essentiel, l’absence de contrats, de documents, de factures proforma.
Pour vérifier les dires de Mme Dao Gabala, tout journaliste digne de ce nom, peut approcher quatre sources d’informations.
1/ Les anciens dirigeants de la Fif.
2/ l’ONS qui est chargé par l’Etat de payer les dépenses de la FIF.
3/ L’Hôtel Radisson Blu où entre février 2018 et octobre 2020, l’équipe nationale de football a séjourné à au moins quatre reprises et d’ailleurs Mme Dao a évoqué cet hôtel puisqu’elle dit que c’est de l’hôtel situé à l’aéroport que les joueurs partaient à l’entraînement.
4/ La Cour des Comptes auprès de qui toutes les structures qui gèrent de l’argent public, sont tenues, de par la loi, de déposer les preuves de leurs dépenses annuelles.
En faisant donc le tour de ces sources, j’ai pu obtenir quatre contrats, quatre factures Proforma relatifs à l’hébergement des Eléphants à l’hôtel Radisson Blu Aéroport.
Le premier contrat date de février 2018. Le dernier date d’octobre 2020.
Et les Factures de ces quatre contrats, adossées à des e-mails d’échanges avant signature entre la Direction de l’hôtel Radisson Blu et la FIF, des proforma, sont respectivement de:
1/ 70 millions. TTC
2/ 62 millions. TTC
3/ 50 millions. TTC
4/ 45 millions. TTC.
Au regard des contrats, des factures proforma, des e-mails d’échange entre la FIF et l’hôtel Radisson, les affirmations de Mme DAO GABALA, selon lesquelles les Eléphants étaient “hébergés sans contrats, sans justificatifs, sans rien…” sont mensongères.
Et de toutes les manières, elle ne peut pas prouver ses affirmations puisqu’elles ne sont basées sur rien, vu qu’il n’y a rien, d’après elle-même. De rien, on ne peut rien prouver.
C’est tout ce que j’avais à dire. Pour le reste, chacun peut dire ce qu’il veut, mais sur le fait que les Eléphants étaient hébergés sans rien, c’est un mensonge et comme le disait Lénine: “Les faits sont têtus”.
Je vous mets quelques éléments de preuves, y compris un extrait de contrat. L’hôtel Radisson Blu, c’est pas un hôtel de passe d’un quartier précaire où on peut héberger 30 à 60 personnes, des joueurs internationaux, sans aucun document.
Allons à la CAN 2022 au Cameroun, puisque l’élection du président de la FIF qui devrait se faire avant le 31 décembre 2021, n’est plus à l’ordre du jour.
Bonne fin de semaine à tous.