Viols, mutilations génitales féminines, mariages forcés, violences conjugales… le gouvernement a mis en place des mécanismes de protection des femmes et des enfants. Vote de lois, structures de prises en charge, campagnes de sensibilisation, la Côte d’Ivoire s’engage à être un pays sûr où les femmes s’épanouissent et contribuent pleinement au développement.
On les appelle les survivantes. Elles sont de tous les âges et de différentes couches sociales. Ces femmes-là arrivent au centre de prévention d’appui et d’Assistance aux Victimes de Violences Sexuelles (PAVVIOS), lorsque, autour d’elles, le monde s’effondre.
C’est à la dérive que Margot (nom de viol) orpheline depuis la tendre enfance et transformée en objet sexuel par son propre géniteur, a été référée au centre. En proie à de graves problèmes psychologiques, la jeune femme qui vit dans ce centre depuis plusieurs mois déjà, tente, avec l’aide de l’équipe, de se reconstruire. Le centre de transit pour les femmes victimes de violences a également offert un refuge à cette autre femme malmenée par un concubin violent et à ses deux enfants souffrant de malnutrition. Les pensionnaires ont encaissé des tortures physiques psychologiques, des humiliations sans nom. Toutes ont survécu à des guerres intimes, des choses que, par pudeur, certaines ne diront jamais. Pour entendre leurs histoires et comprendre même leur silence, la directrice du centre, Félicité Kouadio, et six autres agents sont appuyés par des psychologues.
Ce centre qui a ouvert ses portes en juin 2008 avec l’appui du PNUD et des agences du Système des Nations Unies est situé dans la commune d’Attécoubé, derrière la maison des jeunes. Il est très sollicité par les femmes en souffrance.
Selon le rapport statistique sur les Violences basées sur le genre (VBG) en 2020, ce sont 2020, 5405 cas rapportés et pris en charge en Côte d’Ivoire dont 822 cas de viols. La majorité de ces viols sont perpétrés sur des mineurs de moins de 18 ans. Les chiffres provisoires de 2021 charrient les mêmes drames.
« Nous devons œuvrer pour l’intérêt de nos populations, particulièrement celles qui sont fragilisées par ces abus. Il nous faut les protéger et penser à leur mieux-être », a indiqué la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré.
Elle a encouragé les femmes à dénoncer les auteurs pour mettre fin à la culture du viol. « Brisez le silence et dénoncez. Joignez vos voix à celle du gouvernement et envoyons un message fort, de tolérance zéro », a exhorté la ministre. Le gouvernement, a-t-elle insisté, met tout en œuvre pour garantir leurs droits et leur plein épanouissement. En Côte d’Ivoire, la loi n°98-757 du 23 décembre 1998, réprime les mutilations génitales féminines.
Le certificat médical ayant longtemps constitué un frein pour les femmes qui sont victimes de violences d’ester en justice, le gouvernement a pris des mesures pour lever la contrainte.
« La fourniture d’un certificat médical n’est plus une condition pour dénoncer les cas de violences sur le genre », a affirmé le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, lors du compte-rendu du Conseil des ministres du mercredi 22 septembre 2021.
Selon lui, si la victime ne produit pas un certificat médical, l’officier de police judiciaire est en droit de le lui demander. Mais il ne sera pas à la charge de la victime.
« Le Procureur de la République (d’un tribunal de Première Instance) peut demander l’avis de tout expert de faire des analyses, mais ce n’est pas à la charge de la victime. Cela entre dans les frais judiciaires qui sont supportés par l’administration judiciaire », a-t-il souligné.
Concernant les violences faites aux mineures, le gouvernement appelle sans cesse les populations à dénoncer les auteurs afin qu’ils soient appréhendés, jugés et mis en prison. Les peines vont de 5 à 20 ans. Et dans certains cas, les auteurs encourent une peine d’emprisonnement à vie. Un numéro gratuit, le116, est ouvert pour dénoncer les cas de violences.
En effet, le gouvernement a mis en place des mécanismes de protection des femmes et des enfants, notamment l’installation de 79 plateformes multisectorielles de lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG) dans les complexes socioéducatifs, la création de 1 138 espaces sûrs pour les jeunes filles, la mise à disposition d’un numéro vert, le 1308, la création de 32 bureaux d’accueil genre dans les commissariats et postes de police.
Source : CICG