Les tirs d’arme entendus dans des casernes militaires de Ouagadougou et de l’intérieur du pays ne seraient pas liés pas à un coup d’Etat. Les camps Guillaume Ouédraogo et Sangoulé Lamizana ainsi qu’à la base aérienne étaient les centres névralgiques de cette action militaire tandis qu’un communiqué officiel confirme les tirs et appelle au calme.
« Il s’agit d’actes de manifestation de mécontentement de quelques soldats dans lesdits camps. La hiérarchie militaire est à pied d’œuvre pour ramener le calme et la sérénité dans les casernes », a écrit la télévision publique, RTB, sans préciser ses sources” indique pour sa part Burkina24 sur son compte twitter.
“Des tirs nourris sont entendus dimanche depuis 4h du matin, dans plusieurs camps militaires de Ouagadougou et aussi à Kaya. (Sources concordantes)” écrits Radio Oméga sur sa page facebook consultée par Laurore.net.
Un habitant de Ouagadougou confirme l’information sur la page facebook de Radio Oméga, précisant que “C’est au régiment d’artillerie (RA) dans le village de Dondolé a la sortie Est de la ville sur l’axe kaya-dori”.
« Contrairement à certaines informations, aucune institution de la République n’a été ciblée » précise la RTB.
Le gouvernement burkinabè s’est fendu d’un communiqué dans lequel il dément pour le moment toute prise de pouvoir par l’armée ce dimanche 23 janvier 2022.
“Des informations véhiculées dans les réseaux sociaux tendent à faire croire à une prise de pouvoir par l’armée en ce jour 23 janvier 2022. Le gouvernement tout en reconnaissant l’effectivité de tirs dans certaines casernes dément ces informations et appelle la population à rester sereines. Il réaffirme sa confiance à notre armée qui demeure républicaine” assure le gouvernement dans ce communiqué signé du porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maïga.
“Force et courage à nos forces de défense et de sécurité et Volontaires pour la défense de la Patrie” rappelle le porte-parole du gouvernement burkinabè.
Ce communiqué selon Aminata Rachow, sur son compte facebook, “serait faux”.
Entre temps, sur les réseaux sociaux, c’est des individus non identifiés incitent la population à sortir soutenir l’armée. Des marches de protestation étaient prévues contre le pouvoir mais quelques leaders ont été mis aux arrêts.
« Roland Bayala et Félicien Kissou sont en garde-à-vue au Service régional de la police judiciaire de Wemtenga », ont confié à Oméga des sources proches des concernés. Roland Bayala est le coordonnateur national de la section burkinabè de la Coalition des patriotes africains, organisatrice d’une marche-meeting le 22 janvier prochain, pour, dit-elle, soutenir le peuple malien.
Dans une lettre adressée au maire de Ouagadougou, et signée de Roland Bayala, Félicien Kissou et Arouna Louré, la COPA-BF informe le bourgmestre de « l’organisation d’une marche-meeting pour soutenir le peuple frère du Mali qui subit actuellement les affres des sanctions iniques de la CEDEAO ». Arouna Louré, le 3e signataire de la lettre a, lui, été convoqué et entendu par la brigade anti-cybercriminalité de la police dans la matinée. Selon nos sources, il a pu rejoindre son domicile autour de midi.
Le 22 janvier, d’autres manifestations sont prévues par le mouvement « Sauvons le Burkina » qui entend marcher pour « soutenir les forces de défense et de sécurité et les volontaires pour la défense de la patrie ». Le mouvement réclame aussi la démission du Président du Faso Roch Kaboré.
Ce jeudi, le maire de Ouagadougou Armand Beoindé a interdit cette marche-meeting « pour des raisons de sécurité ».
Le 27 novembre dernier, le mouvement « Sauvons le Burkina » et d’autres organisations réunies au sein d’une coalition dénommée « C27 » avaient organisé des manifestations, interdites par les autorités municipales. Certains responsables ont été poursuivis et condamnées pour organisation de « manifestation illicite ayant entrainé la destruction de biens publics et privés ».
Adam’s Régis SOUAGA