“Le journalisme ivoirien face au terrorisme et à l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest” est le thème de la 5è édition de ANP Academy que Dr Wiliam Assanvo, Chercheur principal à l’ISS Africa, a animé à Abidjan, au siège de l’ANP, l’autorité nationale de la presse.
Après les attaques à Kafolo et à Téhini, la découverte d’engins explosifs improvisés sur des axes routiers, Dr William Assanvo tire la sonnette d’alarme. ” Bien que le phénomène, dans son ampleur, semble limité, il est important de ne pas le minimiser” a-t-il recommandé vendredi 4 février 2022.
Explications de terminologies, situation contextuelle de l’évolution du phénomène, des tendances et expansion, relèvement des implications ont meublé l’exposé du chercheur.
Après avoir présenté le terrorisme, “phénomène multiforme” et difficile à définir, Dr Assanvo a donné des pistes aux journalistes pour un meilleur traitement de l’actualité lié au terrorisme, qu’il soit hors des frontières ivoiriennes ou ailleurs.
“Eviter le piège du prisme religieux, communautaire et économique” recommande-t-il, précisant que “l’Islam n’est pas la seule raison” pour laquelle “les gens adhèrent à ces mouvements” terroristes.
Il a estimé qu’il s’agit d”appréhender le phénomène au-delà des attaques” et “d’éviter de stigmatiser certaines communautés“. Le résultat des recherches entreprises sur le phénomène dans les pays voisins, permet au chercheur de soutenir que “les groupes terroristes cherchent des zones d’influence. Ils ne font pas que le terrorisme mais usent de la séduction. L’attitude varie en fonction du contexte. Leur attitude est évolutive” a-t-il expliqué.
Sur la réactivité des journalistes ivoiriens à mieux appréhender la menace et l’expliquer à la population, Dr Assanvo fait savoir que le terrorisme “mériterait d’aller au-delà du traitement ponctuel”. Il s’est satisfait de “l’effort de communication de l’état-major général des Armées ivoiriennes” même s’il constate que “c’est toujours ponctuel”.
Il attend des journalistes “d’expliquer le problème, les facteurs d’émergence du phénomène, être pro-actifs, anticiper le problème pour éviter qu’il ne survienne”. Il a également regretté que “la question ne [fasse] pas l’objet de débat à l’Assemblée nationale”.
Pour le président de l’ANP, Samba Koné, la question du terrorisme est “un sujet majeur”. Cette rencontre était pour l’ANP, l’opportunité d’inviter ” nos confrères à traiter le sujet car il y va de l’avenir de notre pays”.
Adam’s Régis SOUAGA
