Plusieurs dizaines de minutes avant la prise de parole de Vladimir Poutine, l’annonce a été faite qu’il n’y aurait pas de parade d’avions dans le ciel pour cause de météo défavorable, rapporte notre envoyée spéciale à Moscou, Anissa El Jabri.
Pas de dessin donc en forme de Z dans les nuages de Moscou et pas non plus d’avertissement à l’Occident avec l’apparition de l’Iliouchine Il-80, cet appareil surnommé l’« avion de l’apocalypse » et destiné au poste de commandement en cas de guerre nucléaire.
À Moscou, les forces de l’ordre, déployées sur le parcours du défilé à travers le centre-ville, portaient à l’épaule droite la lettre « Z », devenue un symbole des partisans de l’offensive en Ukraine, car elle orne les véhicules d’unités déployées dans le conflit. Lors du défilé de Novossibirsk, en Sibérie, des véhicules datant de la Seconde Guerre mondiale, frappés de Z, ont également roulé à travers la ville.
Les marches du « régiment des immortels »
Après son discours, 11 000 soldats, des dizaines de véhicules, dont des lance-missiles stratégiques, des chars sont passés sur la place Rouge. Parmi eux, des unités revenant du front ukrainien.
Toujours pour marquer la victoire de 1945, des marches du « régiment des immortels » se déroulent à travers le pays, des manifestations lors desquelles les participants portent les portraits des vétérans de la « Grande Guerre patriotique » de 1941-1945. À Moscou, cette manifestation, qui ira vers le Kremlin, doit, selon la mairie, rassembler un million de personnes.
Des adversaires qualifiés de néonazis
Depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, la traditionnelle parade du 9-Mai célèbre autant la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie que la puissance russe retrouvée après l’humiliation de la chute de l’URSS. Le président russe s’efforce aussi de placer le conflit en Ukraine dans la droite ligne de 1945, qualifiant l’adversaire de néonazi.
Vladimir Poutine a également mis le 9 mai au cœur du patriotisme russe, alors que l’URSS a perdu jusqu’à 27 millions de ses citoyens durant la guerre. Face à ce bilan terrible, le président russe a souligné lundi que le devoir de la Russie était d’éviter une nouvelle guerre mondiale, alors que beaucoup craignent que le conflit en Ukraine dégénère.
« Notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme […] et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas », a-t-il dit.
Deux mois et demi après avoir lancé ses forces contre son voisin, les combats se concentrent dans l’Est, la Russie ayant dû revoir à la baisse son ambition de prendre le pays et Kiev, sa capitale, face à la résistance acharnée des Ukrainiens, armés par les Occidentaux (…).