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Innovation agronomique- Dr Murielle Okoma découvre du sucre à base de sève de coco contre le diabète

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Dr Murielle Okoma, chercheur au CNRA a remporté le 2ème prix du concours de l’innovation agricole durable édition 2021. « Notre innovation a porté sur la formulation d’un phyto sucre à partir de la sève issue des efflorescences du cocotier » indique Dr Okoma.

Elle explique la portée de sa recherche qui a un impact sur la santé humaine surtout face aux maladies métaboliques comme le diabète. Elle soutient que ce sont les conclusions de sa découverte « qui nous permettent de dire aujourd’hui que le sucre de coco peut être considéré comme un édulcorant naturel, comme un aliment que les diabétiques sont capable de consommer sans risque de faire monter leur glycémie. »

Dr Murielle Okama raconte son épopée qui a duré 7 ans avant la mise au point de cette trouvaille bénéfique pour la santé humaine dans un contexte de lutte contre les maladies métaboliques, à commencer par le diabète qui fait des dégâts en Côte d’Ivoire.

Selon un document du Programme national de lutte contre les maladies métaboliques (PNLMM), sur la période 2008-2012, « La prévalence nationale a été estimée à 5,7% (2) et certaines spécificités ont été soulignées : la prédominance du Diabète de type 2 de l’adulte, l’atteinte préférentielle des sujets indigents, la surmorbidité masculine, la fréquence élevée des formes compliquées et la place quasi marginale de l’utilisation thérapeutique des plantes antidiabétiques de la pharmacopée africaine. »

« Ce plan stratégique 2008-2012 est destiné à la mise en place d’un cadre cohérent qui permette de fédérer toutes les énergies nécessaires dans le but d’amoindrir le fardeau d’affections devenues la première cause de mortalité dans les pays industrialisés et parmi lesquelles le Diabète et l’Obésité constituent de véritables « pandémies » à l’échelle planétaire » indique le document stratégique du PNLMM.

C’est donc dans le cadre de la mise en synergie de toutes les compétences que Dr Murielle Okoma a travaillé sur la sève de noix de coco au CNRA, le centre national de recherche agronomique.

« La petite anecdote, ma thèse, elle a commencé en 2014. Je l’ai soutenu en 2021. Donc ça m’a pris 7ans de recherche ne ce reste que pour mettre au point ce procédé de production du sucre », soutient-elle. Poursuivant, Dr Okoma indique avoir « commencé les tentatives en 2014 » et « obtenu nos premiers cristaux, on va dire pratiquement en 2017, 3 ans. » « Et de 2017 à 2021, nous sommes passés maintenant à l’exploration sur le point physico-chimique et nutritionnel » assure Dr Okoma.

Murielle Okoma soutient explique le processus de production. « Ce qui est intéressant, chez le cocotier c’est que cette plante-là émet une nouvelle efflorescence chaque mois », assure-t-elle avant de préciser que « L’efflorescence chez le cocotier consiste [en la copulation de] l’organe qui porte à la fois les fleurs mâles et les fleurs femelles, et donc après, c’est la fécondation entre la fleur mâle et la fleur femelle qui normalement doit donner naissance à la noix de coco. »

Le chercheur du CNRA indique que « Sous d’autres cieux tels qu’en Asie », l’extraction de la sève de noix de coco « est une technique qui procure d’ailleurs les revenus significatifs aux planteurs asiatiques. » Dr Murielle Okoma relève que « un arbre va produire 1 efflorescence par mois. Donc un seul arbre va produire 12 efflorescences dans l’année. Ces 12 efflorescences peuvent permettre une production de 12 fois 10 kg, ça fait donc 120 kg l’année et par hectare. »

Et de préciser « qu’un hectare de cocotier hybride contient 160 arbres, donc on va faire 160 fois 120 kg. »  Elle soutient que le fruit de sa recherche s’inscrit « purement dans un contexte de diversification des sources de revenus du planteur. »

Dr Okoma voudrait un « appui financier pour la mise en place d’unité pilote de production de ce sucre-là à grande échelle, surtout que l’équipe de rentabilité a démontré qu’avec seulement 20%  de la cocoteraie on pourrait avoir une production de sucre de coco qui se situe au tour de 494 000 tonnes, alors que le besoin national en sucre se situe autour de 240 000 tonnes. »

De quoi pouvoir aider les Ivoiriens et même la sous-région ouest-africaine à lutter contre le diabète.

Adam’s Régis SOUAGA, source Radio Côte d’Ivoire