Laurore.net a pu reconstituer les faits qui ont conduit à des échauffourées ce vendredi 30 octobre 2020, dans la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire, Yamoussoukro, où des manifestants proches de l’opposition, étaient aux prises avec les forces de sécurité, au quartier 220 logements.
Selon une bonne source, résidante de la capitale depuis de nombreuses années, et observateur de la scène politique locale, « depuis au moins trois jours, des jeunes sont arrivés à Yamoussoukro à bord de cars. Ce sont eux qui ont incité le jeune qui insultait Alassane Ouattara, à la place Jean Place II, à le faire. Celui-ci, face à non réaction des jeunes de la communauté nordiste, l’insulteur public s’est tourné vers la communauté pour l’arroser d’injures. Chose que n’ont pas supporté les jeunes malinké présents. Les heurts ont été vite circonscrits. Seulement, la horde arrivée par cars, a commencé à ériger des barricades et agresser les chauffeurs de taxi qui s’aventuraient au quartier 220 logements. Leurs recettes étaient arrachées. Ce sont eux qui sont venus informer leurs compatriotes à la gare routière de ce qui se passe. En réaction, ceux-ci ont décidé d’aller à l’offensive ce matin. Mais, la réaction des forces de l’ordre a permis aux deux groupes d’éviter la confrontation. Toutefois, toutes les autorités administratives et politiques de la ville ont été informées de ce qui se passait. Le nom d’un élu circule derrière l’arrivée de ces jeunes proches de l’opposition. »
L’opposition ivoirienne a appelé à la désobéissance civile contre la tenue de l’élection présidentielle de ce samedi 31 octobre.
Les violences depuis le lancement de ce mot d’ordre, ont causé une dizaine de morts à Dabou et des morts ont été enregistrés à Bonoua, Bongouanou et Yopougon avec la destruction de biens publics et privés.
Alassane Ouattara, candidat à un nouveau mandat, suite au décès de son poulain, l’ex-Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, cristallise le courroux de l’opposition qui a eu deux figures de proue qualifiés pour la compétition électorale, à savoir Henri Konan Bédié et Affi N’guessan. L’un a été le chef de l’Etat de 1993 à 1999 avant d’être chassé par un coup d’Etat quand l’autre aura été Premier ministre avant la tentative de coup d’Etat qui s’est muée en rébellion, conduisant en une scission en deux du pays, du 19 septembre 2002 au 11 avril 2011.
Un peu plus de 7 millions d’ivoiriens sont appelés aux urnes ce samedi 31 octobre 2020.
ARS