Dans le cadre du projet « renforcement de la société civile pour la durabilité et la bonne gouvernance de la filière cacao en Côte d’Ivoire », des organisations se sont rendus dans la ville d’Abengourou, dans l’est ivoirien pour une visite de terrain.
Du 1er au 3 mars 2024, des membres du consortium d’implémentation du projet, ont rendu visite à deux coopératives œuvrant dans le domaine du cacao, dans le but de s’imprégner de leurs réalités. Il s’agit des ONG Inkota, Fern, Inades formation, Idef et Solidaridad, qui ont échangé avec les coopératives Capressa et Camaye dans la ville d’Abengourou.
Le réchauffement climatique, le coût du cacao sur le marché, la question du travail des enfants, la déforestation, la traçabilité du produit, ont été les questions qui ont été abordée dans les échanges. Les producteurs ont eu à énumérer plusieurs difficultés auxquels ils sont confrontés relativement à la question du manque de main d’œuvre dans les plantations.
« La première difficulté même, c’est le problème de main d’œuvre, on n’arrive pas à avoir de la main d’œuvre permanente (…), on demande aux bailleurs de fonds de nous aider à avoir peut-être des tricycles, comme ça si nous on cotise pour payer un jeune qui va nous faire déplacer », nous explique Kouablan Yvonne, une ex agent de l’Anader, membre de la coopérative Capressa et productrice de cacao.
Au terme de 48h de visite Julia Christian chargée de campagne à Fern une Ong basée à Bruxelles en Belgique a partagé son point de vue sur le cas ivoirien.
“Ce qu’on a vu de bien c’est qu’il y a des gens comme des coopératives que nous avons visitées qui développent les modèles d’agroforesterie qui peuvent permettre une continuité de la production du cacao même sur les terres reboisées depuis longtemps. C’est rassurant, ça donne de l’espoir, parce qu’il faut vraiment qu’on encourage les producteurs à faire une transition vers l’agroforesterie. »
Réunie au sein d’une plateforme de défense de la durabilité et de la bonne gouvernance de la filière cacao en Côte d’Ivoire auprès de l’UE, ces organisations de la Société civile se veulent d’être des interlocuteurs fiables des producteurs.
« C’était un rappel assez intense des difficultés qu’il y a et c’est une confrontation. Aller sur le terrain, aller parler avec les producteurs, et avoir la chance que les producteurs soient honnêtes avec toi, c’est quand même, je pense que c’est un privilège, mais aussi c’est une confrontation. Et je pense que l’un des problèmes, je pense qu’il y a très peu de gens qui se confrontent à ça », a indiqué Bart Van Besien, chargé de plaidoyer au niveau d’Oxfam en Belgique.
A travers le projet du cacao durable, ces ONGs souhaitent construire et alimenter un dialogue sectoriel et politique de bon niveau avec les autorités ivoiriennes et toutes les parties prenantes.
Sandra Kohet