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GPS de Soro attaque le gouvernement et Dominique Ouattara sur plusieurs points
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RedactionÀ l’occasion de sa réunion du samedi 29 juin 2024, le cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) a porté une attention particulière à des points d’intérêt relatifs à la situation socio-politique internationale et nationale.
✓ De la cession d’infrastructures stratégiques à des groupes étrangers
Générations et Peuples Solidaires note que, dans une déclaration faite sous serment devant la Commission parlementaire de la défense et des armées françaises, le Général Didier Castres, Président de la Société Militaire Privée GEOS, a affirmé, le 7 février 2024, que le Groupe GEOS gérait entièrement le Port d’Abidjan, y compris la sécurité, le contrôle des flux et la perception des taxes.
Face au tollé provoqué sur les réseaux sociaux par ces propos, la Direction Générale du Port Autonome d’Abidjan a réagi en opposant un démenti aux propos du général français. Cependant, la Direction du Port Autonome d’Abidjan reconnaît l’existence d’une convention avec l’entreprise Ivoire Sûreté Portuaire (ISP), qui serait chargée de : “financer, réhabiliter et moderniser le système de sûreté du port, entretenir les installations et assurer la maintenance, exploiter les activités concédées et gérer les ressources humaines nécessaires”. Or, selon ses statuts déposés au tribunal du commerce d’Abidjan, ISP est la filiale ivoirienne du groupe GEOS, qui en assume la direction générale. La convention de concession existant entre le port d’Abidjan et ISP confie à cette société la mission de protéger les installations portuaires, les navires, les cargaisons et les personnes contre les actes de terrorisme et les incidents de sûreté.
GPS se demande comment l’on peut prétendre assurer la souveraineté de notre pays, la Côte d’Ivoire, en confiant des compétences aussi importantes que vitales à une entreprise étrangère, qui plus est, une compagnie de mercenaires ambitionnant, comme l’a avoué le Général Didier Castres, ex-chef d’État-major adjoint des armées françaises, de mener des opérations militaires camouflées dans les zones Port-Bouët / Port Autonome / Lomo Nord, pour le compte d’intérêts étrangers.
Devant la gravité des révélations faites par le Général Castres et l’insuffisance voire l’inconsistance du démenti opposé par la Direction du Port Autonome d’Abidjan, GPS appelle le Gouvernement ivoirien à rendre des comptes sur cette affaire scandaleuse. En outre, GPS demande aux députés, en leur qualité de représentants du peuple, de se saisir de cette question qui constitue une grave menace pour la sécurité nationale et existentielle de notre pays.
✓ De l’acquisition de matériel militaire chinois
GPS prend note de l’information selon laquelle la Côte d’Ivoire a conclu un accord avec la firme chinoise China National Aero-Technology Import & Export Corporation (CATIC), pour l’achat et la livraison, à partir de 2025, de vecteurs aériens (avions et hélicoptères) pour notre armée. Ces aéronefs seraient destinés à la surveillance des frontières nord et viendraient en appui aux troupes disposées aux frontières ivoiro-malienne et ivoiro-burkinabé, dans le cadre de la lutte anti-terroriste. GPS se réjouit de ces acquisitions qui viennent acter la montée en puissance de notre armée. Cependant, le déploiement de ces moyens militaires dans une zone sensible, ayant fait l’objet d’incidents armés multiples entre notre armée et celles de nos voisins, appelle à la mesure. GPS note, de manière générale, que la disparité des fournisseurs de matériels de nos forces armées : français, américains, chinois, russes, israéliens, ukrainiens, turcs, biélorusses, brésiliens entraîne des problèmes d’interopérabilité des systèmes d’armement, une complexité logistique au niveau de l’achat des munitions, des pièces de rechange et occasionne des frais importants au niveau de la formation des personnels à l’utilisation de ces différents types d’armement.
Il est important de rappeler que c’est entre autres incompétences, cette attitude désordonnée, brouillonne et l’incompatibilité des différentes composantes de l’armement, qui ont occasionné la mort de nos soldats lors des attentats terroristes de Grand Bassam le 13 mars 2016 et de Kafolo, le 10 juin 2020.
GPS appelle à l’adoption d’une véritable loi de programmation militaire rigoureuse qui dotera notre pays d’un appareil de défense robuste, équipé de moyens adéquats et uniformes, selon une vision et une doctrine d’emploi des forces cohérente.
Les députés de la nation devraient y veiller.
✓ Du débat relatif à l’Indice de Développement Humain (IDH)
GPS note les tentatives du Gouvernement et du RHDP de minimiser le dernier classement de notre pays relatif à l’Indice de Développement Humain (IDH) qui, selon le rapport de 2023-2024, se place au 166e rang sur 193 pays, ce qui démontre que sa population fait partie des plus démunies et est confrontée à d’importantes vulnérabilités.
Pour information, l’IDH est déterminé en évaluant trois facteurs clés : le niveau de vie économique, la santé mesurée par l’espérance de vie à la naissance et l’éducation.
GPS a toujours dénoncé les annonces pompeuses, triomphantes sur les performances de notre pays et le développement qui en découlerait. De telles fanfaronnades n’ont d’autres buts que d’occulter la misère vécue par les citoyens qui subissent chaque jour la cherté de la vie et la détérioration constante de leur niveau de vie.
GPS s’interroge sur la gestion qui a été faite des avantages de l’annulation de certaines dettes, à la suite de l’initiative PPTE dont les retombées devaient permettre une nette amélioration de la qualité de nos systèmes de santé et de notre système éducatif.
GPS déplore la misère galopante qui se répand des villages aux villes, conséquence de la gabegie, de la corruption généralisée du régime actuel.
✓ Du travail des enfants dans les zones cacaoyères
Selon les statistiques de l’UNICEF, le taux de prévalence du travail des enfants dans toute la zone cacaoyère de notre pays connaît une baisse de l’ordre de 10 % ces dix dernières années. En effet, le nombre d’enfants impliqués dans le travail qui était d’environ 790 000 en 2019 peut être estimé aujourd’hui à environ 600 000 enfants.
Au regard des moyens colossaux qui sont investis tant par l’État de Côte d’Ivoire que par les partenaires économiques internationaux pour lutter contre ce fléau, les ivoiriens sont en droit d’être déçus de la maigreur et de la faiblesse des résultats ainsi obtenus dans ce domaine.
✓ Du débat relatif à la modification de l’article 185 du code pénal
Le gouvernement a décidé, malgré l’opposition résolue de l’opposition parlementaire, de procéder à la modification du code pénal en s’appuyant uniquement sur les députés du groupe parlementaire RHDP. Le point de discorde réside principalement dans l’alinéa 2 de l’article 185 nouveau qui restreint de manière flagrante les principes constitutionnels que sont la liberté de penser, la liberté d’expression, la liberté de conscience et la liberté d’opinion. La possibilité pour chaque citoyen d’exprimer son opinion, y compris face à une décision de justice, lui est désormais niée. Le fait de manifester sa solidarité à une personne condamnée ou de participer à un appel de fonds pour payer sa condamnation pécuniaire est considéré comme un désaveu de l’autorité judiciaire et condamné en tant que tel.
GPS condamne fermement cette nouvelle atteinte aux libertés individuelles. La modification du code pénal à un an de l’élection présidentielle vise à museler l’opposition et toutes les voix discordantes et, à ce titre, constitue un recul démocratique manifeste et une négation patente des libertés fondamentales du citoyen ivoirien. GPS invite le peuple de Côte d’Ivoire à se mobiliser pour défendre ses droits fondamentaux et engage les forces politiques à une concertation pour exiger le respect de la Constitution dont plusieurs dispositions sont violées par ce nouveau code électoral.
✓ De la gestion opaque du Fonds FAFCI
Lors du rassemblement des femmes du RHDP, le samedi 22 juin 2024 au Parc des sports, la Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a indiqué que le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) géré par la Première Dame a distribué 58 milliards de FCFA à environ 400 000 femmes de Côte d’Ivoire pour le financement de leurs activités. Le fonds FAFCI, créé par décret présidentiel le 8 novembre 2012, a vu son capital augmenter régulièrement, passant ainsi de 1 milliard de FCFA à sa création, à 26 milliards en 2024. Le Président Alassane Ouattara a indiqué qu’il entendait porter le capital de ce fonds à 30 milliards de FCFA en 2025. L’objectif initial, qui était de faciliter l’accès des femmes démunies à des microcrédits, a été modifié. De fait, le FAFCI entend désormais s’occuper de questions liées à la sécurité sociale, à l’assurance maladie, à l’assurance accident, à la maternité et à la vieillesse.
GPS note qu’en près de douze ans d’existence, le fonds FAFCI géré directement par la Première Dame, n’a jamais publié des états financiers. Aucune institution n’a jamais effectué une évaluation pour mesurer les résultats et l’impact des projets financés par le fonds.
Face à cette situation, GPS demande :
– la publication annuelle des états financiers audités, incluant le bilan, le compte de résultat et les flux de trésorerie ;
– la réalisation d’un audit indépendant annuel pour évaluer la gestion et l’utilisation des fonds ;
– la mise en place d’un mécanisme d’évaluation pour mesurer l’impact des projets financés sur les bénéficiaires ;
– la transparence dans la communication des résultats et des impacts des projets financés, y compris la publication des rapports d’évaluation.
GPS appelle à une gestion transparente et responsable du fonds FAFCI pour garantir que les ressources allouées bénéficient réellement aux femmes de Côte d’Ivoire et contribuent à leur autonomisation économique. À défaut il est légitime de nourrir un soupçon de corruption, de vol et détournement de fonds publics.
Face à la dégradation continue de la situation socio-politique nationale du pays, GPS lance un appel solennel aux forces sociales et politiques ivoiriennes à s’unir pour faire barrage à l’actuel régime, reconquérir la souveraineté nationale et instaurer un état de droit pour tous.
Fait à Abidjan, le 02 juillet 2024.
Le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (G.P.S).
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