Ces derniers temps, l’on entend moins de grincement de dents liés aux montants des factures de consommation électrique, comme il y en a eu deux ou trois mois en arrière. D’aucuns disent même que les factures d’électricité ont baissé. Toute chose qui a des explications dans un pays où selon le ministre Mamadou-Sangafowa Coulibaly, « plus de 8000 localités (…) ont été électrifiées. »
Devant la presse le 6 juin 2024 suite au constat d’une augmentation des factures de consommation d’électricité, Mamadou-Sangafowa Coulibaly avait promis une baisse de ces factures. A l’occasion de cet oral devant la presse, il avait soutenu que l’amélioration des conditions pluviométriques allaient favoriser cette baisse des factures. “Avec cela, les prochaines factures devraient baisser” avait-il promis.
Promesse
Pour le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, “Ce qui s’est passé n’est qu’un phénomène saisonnier” avait-il insisté, expliquant que dans les mois à venir, avec la saison pluvieuse, la température va baisser en faisant disparaître la forte chaleur qui demandait beaucoup d’énergie aux appareils électroménagers.
En 2023, M. Coulibaly indiquait aux “Rendez-vous du Gouvernement” du CICG, une nette amélioration du taux de couverture électrique du pays. « Ainsi, le taux de couverture du pays est passé de 33% à 88%, avec un objectif de 100% à l’horizon 2025, conformément à l’engagement du président de la République (Alassane OUATTARA, NDLR) » avait-il fait savoir.
Variabilité climatique
Avec la pandémie à coronavirus qui a gelé les investissements majeurs dès sa survenue, bloqué des matériels de production d’électricité en Chine (Cas de la Centrale thermique d’Azito), un nouveau phénomène est survenu, inattendu, imprévisible, pour les Africains et les Ivoiriens surtout. Il s’agit de l’impact du changement climatique avec, en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, une poussée de chaleur et une raréfaction de la pluviométrie.
Pour la stabilisation de la production, lors de cette conférence de presse, Mamadou-Sangafowa Coulibaly, avait indiqué que c’est « au total (…) 1 700 milliards de francs CFA [qu’il a fallu] pour réaliser des investissements dans la production, le transport et la distribution d’électricité. »
Résultat des courses, une baisse constatée des montants des factures de consommation d’électricité avec pour conséquence, une disparition des complaintes de la clientèle. Le soulagement est réel. Les réseaux sociaux devenus depuis peu, l’exutoire des Ivoiriens, ne relaient plus les factures d’électricité aux montants diversement interprétés. Les grandes pluies tombées sur l’ensemble du territoire national ont permis aux barrages hydro-électriques disséminés sur le pays, de fournir de l’électricité avec une baisse de la chaleur.
Amélioration
Dans un pays où « le taux d’accès à l’électricité est aujourd’hui de 97%, et le nombre d’abonnés passé de 1,1 million à 4 millions », selon M. Coulibaly, les machines ont tourné à grande vitesse pour générer l’énergie électrique dont la population avait besoin, augmentant derechef les factures de consommation électrique. Mais, s’il y a bien un facteur dont l’amélioration fait bien plaisir, c’est « Le temps moyen de coupure, qui était de 47 heures par an, en 2011, [et qui] est tombé à 29 heures par an en 2023 » à en croire le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie.
Investissements
Le Gouvernement Ivoirien et ses partenaires du segment électrique envisagent des « investissements publics et privés projetés à l’horizon 2030 (…) estimés à plus de 5 000 milliards de francs CFA » pour lesquels, (…) l’accélération de l’exploitation des champs gaziers » découverts en haute mer, constitue pour Mamadou-Sangafowa Coulibaly, un défi à relever.
Le procès fait à la Compagnie Ivoirienne d’Electricité ne s’expliquait pas du moment où l’armature décisionnelle et les investissements sont bel et bien du ressort de l’Etat. Le Gouvernement entend accroître l’offre énergétique avec le solaire pour les années à venir. La première, avec 30 MW découle de la centrale solaire installée à Boundiali, dans le Nord du pays. Ferkessédougou et Kong sont des localités annoncées pour obtenir des centrales solaires.
On peut sans nul doute être assuré que d’ici 2025-2030, les factures d’électricité pourraient bénéficier d’un vent frais au rabais.
Adam’s Régis SOUAGA