Les élections législatives en Côte d’Ivoire pourraient se tenir au premier trimestre de l’année 2021. Le FPI tendance Gbagbo ou rien (GOR) qui jusque-là avait boycotté toutes les élections est cette fois sur la ligne de départ.
Le PDCI-RDA et l’UDPCI, autrefois membres du RHDP, ont claqué la porte du RHDP sans doute seront présent à ces joutes électorales qui s’annoncent palpitantes. Dans ces conditions, le RHDP qui se trouve face à son destin, aura des difficultés pour remporter la majorité au parlement.
Le départ du PDCI-RDA du RHDP et le retour du FPI Gor dans le jeu électoral rebattent toutes les cartes au niveau des élections en Côte d’Ivoire. Le PDCI-RDA, au stade actuel, est la 2e force politique du pays. Aux dernières élections législatives, la coalition RHDP formée par le RDR/ PDCI avait remportée 167 sièges de députés. L’UDPCI, le petit poucet, obtenait quant à elle, six sièges. Chacune des deux formations politiques, en froid avec le RHDP, a pris ses distances. Il ne reste plus que le RDR est quelques partis politiques de moindre importance qui forment désormais la coalition au pouvoir. Il faut ajouter aux difficultés du RHDP, le départ de Soro Guillaume et des partisans à lui.
Il est difficile d’évaluer la force politique du FPI tendance Gbagbo ou rien après des années d’absence sur l’échiquier politique, là où Affi N’guessan préconisait avec ses camarades la conquête des urnes. Mais sa voix reste tout de même prépondérante. Des régions entières restent encore attachées farouchement à son leader, Laurent Gbagbo qui garde presque intacte sa popularité si elle ne s’est pas bonifiée avec sa position de martyr actuel.
Toutefois le plus grand adversaire du RHDP à ces élections reste le RHDP lui-même. À la veille de ces législatives, les ambitions se dessinent et les intentions de candidature se multiplient de la part des militants. À Bako, dans la région du Denguélé (Odiénné) par exemple, à ce jour on enregistre, une quinzaine d’intentions de candidature pour le compte du RHDP. Dans le Gbèkè, pour la seule circonscription de Gbèkè 1, on enregistre, au moins sept intentions de candidature.
Dans le Poro, après le décès du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, la région est à la recherche d’un leader charismatique qui pourra relever le défi de ces élections face à Soro Guillaume et ses hommes qui sont en embuscade. Mamadou Sangafowa Coulibaly, on le sait, a été sorti du gouvernement pour son rapprochement supposé avec l’ex-président de l’Assemblée Nationale. A Korhogo où il mène une offensive par une opération fitness grandeur nature, il est le nouveau visage charismatique. Même s’il n’a pas claqué la porte du RHDP, on ignore s’il briguera le poste électif sous la bannière du parti d’Alassane Ouattara.
Par ailleurs, selon des informations en notre possession, le RHDP traverse en ce moment une grave crise. L’appel au rassemblement du RHDP lancé par le ministre des Transports, Amadou Koné, depuis Korhogo, lors de la cérémonie d’hommage du RHDP à Amadou Gon Coulibaly s’inscrit, selon nos sources, dans ce sens.
Le départ de plusieurs membres du RHDP de la coalition combinée à la multiplicité des intentions de candidatures et la crise interne qui couve, commente un haut cadre du parti, mettent le parti d’Alassane Ouattara face à son destin lors de ces élections législatives qui s’annoncent.
“Pour limiter les casses et conserver la majorité, la direction n’a qu’un choix: jouer la carte de la transparence dans le choix des candidats. Dans le cas contraire, il faudra faire face, en plus des adversaires traditionnels du PDCI, FPI et l’UDPCI, à des candidatures indépendantes”, confie-t-elle.
La mauvaise gestion de l’élection présidentielle
Les cadres du RHDP ont brillé par leur absence au cours de la campagne présidentielle d’octobre dernier. Alors que le CNT, l’éphémère force politique de la rébellion de l’opposition ivoirienne avec pour porte-parole Affi N’guessan et tête de file Henri Konan Bédié, les hommes d’Alassane Ouattara se cachaient.
Ils avaient en leur possession le butin de la campagne présidentielle, peut-être pour négocier leur reddition car, eux-mêmes croyaient plus que l’opposition en la fin du pouvoir d’Alassane Ouattara.
Les militants ont perçu le message de cette traîtrise. Mais, c’est surtout la colère qui couve dans les poitrines contre les cadres du RHDP pour « leur méchanceté, les mêmes qui embrigadent le Président » selon une partisane d’Alassane Ouattara, qui est un autre risque.
Le syndrome de l’opposition a attaqué les hommes de Ouattara qui pour certains, se sont faits de nouveaux camarades, oubliant les anciens des heures de braise. Chacun fait son calcul et espère tirer profit de nouvelles amitiés. A ce jeu, les prochaines élections législatives risquent d’être pour les hommes et femmes d’Alassane Ouattara, un grand pari, un vrai défi de survie politique.
L’enjeu de cette élection qui se fera encore avec « le président nous envoie vous dire et votez pour donner une majorité au Président Alassane Ouattara », est l’avenir politique du pays pour 2025. Le chemin vers le destin du RHDP se jouera bientôt, dans les urnes, avec un gros point d’interrogation.
I.T et ARS