Yacagny fait partie des quartiers sinistrés lors des affrontements communautaires qui ont secoué la ville de Dabou pendant la présidentielle d’octobre 2020. Alors que le pays vote ce samedi pour le compte des legislatives, plusieurs habitants de ce sous quartiers rencontrées disent ne “pas être concernés” par le scrutin.
Ils sont en colère certains habitants du quartier Yacagny. C’est le moins qu’on puisse dire. Plusieurs d’entre eux rencontrés au sein de leur quartier vaquent à leurs occupations quotidiennes. Pourtant à quelques encablures de là, au groupe scolaire Wrod, se tient le vote législatif. Malgré le déploiement sécuritaire composé de militaires, policiers et gendarmes pour les rassurer contrairement aux autres lieux de vote où il y’a un dispositif léger, très peu de personnes sont présentes pour voter.
“Pendant la présidentielle malgré la situation, les gens sont sortis massivement pour aller voter”, fait remarquer Doumbia Lassina, un habitant et une victime des affrontements communautaires.
“Les gens pensaient qu’on viendrait nous soutenir après mais depuis jusqu’à présent rien”, poursuit il.
Les habitants de Yacagny continuent donc de toujours pleurer sur leur sort.
“C’est à cause de vote, on nous a tué. Ceux pour qui on nous a tué ne sont même pas venus nous voir. C’est nous-mêmes on est entrain de reconstruire nos maisons avec nos maigres moyens”, déplore Ismo, maçon vivant dans le quartier.
“Seul le maire, Yede Niagne Jean-Claude et l’ex-prefet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié sont venus nous voir. Parmi ceux qui sont candidats, on n’a vu personne”, temporise Doumbia Lassina.
Ces populations se disent déçus par le comportement des politiciens.
“Nous avons de nombreux problème dans le quartier. On a un sérieux problème de courant. Il n’y a personne pour nous aider. Quand on va finir de les voter, ils vont disparaitre. C’est un devoir citoyen de voter mais nous on n’ira pas voter. On préfère chercher notre pain”, soutient Romain. Doumbia Lassina dit Bebeto, lui par contre, soutient qu’il ira voter.
À Dabou jusqu’à la mi-journée, l’affluence était très faible dans les lieux de vote. On n’a pas l’impression que c’est jour de vote. Les commerces sont ouverts partout dans les quartiers et le marché plein à craquer. Car, le samedi, coïncide avec le jour du marché. Les bureaux de vote ont pratiquement ouvert aux alentours de 9h à cause d’une ouverture tardive des bureaux de vote. En dehors du retard accusé, le scrutin se déroule dans le calme.
I.T
