Les lampions se sont dans plusieurs localités éteints après 10h de scrutin. Il est vrai que les rangs n’étaient pas touffus, longs, les attentes très longues qui traduisaient la volonté des ivoiriens de voter. Mais, quoique faible, la participation populaire s’est manifestée. Il y a eu vote.
Et pour une des rares fois, toutes les forces politiques et les indépendants ont croisé le fer. Sans heurts, quelques propos circonstanciels assez durs mais pas méchants et au final, un scrutin presqu’apaisé.
Des ministres du gouvernement, en fonction, Moussa Dosso et Dr Raymonde Goudou Coffie ont été battus par un candidat issu du PDCI-RDA et un indépendant. Diabo rejoint depuis 1961, les rangs de l’opposition au PDCI-RDA avec lequel un pacte était signé depuis Félix Houphouët-Boigny. Jacques Konan Assahorè, Directeur Général du Trésor et de la comptabilité publique fait tomber Diabo et Languibonou dans l’escarcelle du RHDP.
A Lakota, le peuple n’a pas entendu les propos de racisme et d’incitation tribale de Lida Kouassi Moïse.
En un mot, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les ivoiriens ont voté samedi 6 mars 2021 sans que le pire ne soit survenu. Des échauffourées comme dans toutes les élections, sont survenues mais dans l’ensemble, les compatriotes d’Alassane Ouattara ont pu vaincre le signe indien.
Contrairement à l’élection présidentielle boycottée par l’opposition avec l’appel à la désobéissance civile, avec son corollaire de morts et de destructions de biens publics et privés, d’arbres coupés, de conflits inter communautaires, le scrutin législatif s’est déroulé dans le calme.
Il y a même eu des leçons d’élégance politique à relever. Ouattara Dramane a été le premier candidat, proche du pouvoir, à reconnaître sa défaite au Plateau et à surtout féliciter son adversaire, le maire du Plateau, Jacques Ehouo.
Sans se perdre dans le mauvais procès des mauvais perdants, Amira Lobognon a félicité le vainqueur du bras de fer à Fresco. Exemple suivi à Dimbokro par Jean Bonin Kouadio du FPI qui a félicité le vainqueur issu du PDCI-RDA.
Il est donc bien possible que les ivoiriens se retrouvent autour d’un idéal commun : la paix. La vraie.
Cette élection a montré que les populations ont soif de changement et savent se donner de nouveaux leaders politiques. Souleymane Diarrassouba a réussi à ramener sans bruit et avec la manière Yamoussoukro, la capitale du pays Akouè, chez Félix Houphouët-Boigny, au RHDP !
A quelques exceptions près, les têtes fortes du RHDP sont passées haut les mains dans leurs circonscriptions. La démocratie a prévalu. A Dabou, des ivoiriens ont sanctionné la classe politique en refusant de se rendre aux urnes. Ils estiment n’avoir pas été au cœur des préoccupations de ces hommes politiques, après les événements douloureux d’octobre 2020.
On espère que cette classe politique de Dabou saisira le message. Ainsi, tout est bien qui finit bien. Les ivoiriens ont voté et le ciel n’est pas tombé sur la tête de quelqu’un. Ceux qui rêvaient d’une raclée infligée au RHDP constatent avec amertume que les travaux de développement engagés par le président ivoirien sur l’ensemble du territoire ivoirien, portent leurs fruits.
Surtout, que la politique ne se limite pas à quelques posts sur les réseaux sociaux déconnectés des réalités du quotidien de la population. Les nouveaux et anciens élus auront à tirer les leçons de ce scrutin, de leurs rapports avec leurs électeurs, des promesses faites. Cinq ans, ça passe très vite !
Adam’s Régis SOUAGA