L’Observatoire ivoirien des droits de l’homme tire la sonnette d’alarme après le résultat partiel des enquêtes sur les différentes violations des droits de l’homme lors du processus électoral.
Dans la perspective de contribuer à la lutte contre l’impunité, l’OIDH exécute depuis décembre 2020 grâce à l’appui financier de son partenaire OSIWA (Open Society Initiative for West Africa) le projet de monitoring des violations des Droits Humains lors des processus électoraux en Côte d’Ivoire.
« En attendant la publication du rapport général de monitoring, prévu pour la fin Juin 2021, le présent point presse vise donc la présentation des premiers résultats des investigations entreprises dans le cadre de la mise en œuvre dudit projet, déjà pour tirer la sonnette d’alarme et demander des actions urgentes sur l’ampleur des faits et sur le sort de plusieurs victimes laissées à elle-même », a déclaré Aké Mel Christiano, lors du point presse ce jeudi 15 avril 2021 au siège de l’Oidh.
Selon le coordonnateur du projet, depuis février 2021, des équipes d’enquêteurs de l’OIDH sont sur les traces des violences électorales des présidentielles d’octobre 2020. Ainsi les localités de Dabou (Débrimou, Kpass, Agnéby), Bonoua, Samo, Daoukro, Bongouanou, (Broukro, Assafoué, Akakro, Kangandi), M’batto, Assié Akpessé, Koffikro, Duékoué, Guézon, Téhiri, Divo, Sakassou, Tiebissou, Yamoussoukro (Bonzi, Zatta), Toumodi (Toumodikro, Dioulabougou et Ablikro), Sikensi (Elibou et Goumon) ont été visitées. Les enquêteurs ont pu s’entretenir avec les victimes, les parents des victimes, des témoins et les autorités locales.
Pour ce qui est des résultats, l’Oidh estime que les communautés enquêtées ont unanimement reconnu les polémiques autour de l’interprétation de la Constitution relativement au nouveau mandat du Président Alassane Ouattara, l’appel à la désobéissance civile, la création du Conseil National de Transition et l’arrestation des leaders politiques qui s’en est suivie, comme les causes immédiates des éruptions de violences. Elles n’ont cependant pas manqué de souligner qu’en vérité, les élections ne sont qu’un exutoire de tensions latentes entre les communautés, exacerbées par les politiques à des fins électoralistes.
Pour les recommandations, l’observatoire des droits de l’homme demande aux autorités étatiques de faire la lumière et documenter toutes les atteintes et ou violations des droits humains liées au cycle électoral, sans exclusive, d’appliquer en toute impartialité la rigueur de la loi aux auteurs et commanditaires des violences électorales, de discours à relents tribalistes et aux colporteurs de fausses informations.
Aux hommes politiques, l’Oidh les appelle à éviter les discours tribalistes, à privilégier le consensus et le compromis, renforcer les capacités de leurs militants sur les valeurs citoyennes et démocratiques.
Il faut noter que le rapport final de cette enquête sera publié à la fin du mois de juin 2021.
Sandra Kohet