Le Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI) est chargé de la promotion de l’investissement. Le Ministre de la Promotion de l’Investissement et du Développement du Secteur Privé, Emmanuel Esmel Essis, évoque dans cette interview les avantages de la promotion de l’entrepreneuriat.
Monsieur le Ministre, quel dispositif d’accompagnement de l’entrepreneuriat a-t-on en Côte d’Ivoire ?
Le dispositif est mis en œuvre par plusieurs structures. Tout d’abord, le Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), dont la mission principale est de coordonner et de fédérer l’ensemble des initiatives en matière de promotion des investissements. Ensuite, l’Institut Ivoirien de l’Entreprise (INIE), chargé, entre autres, de concevoir et mettre en œuvre des programmes visant à promouvoir l’esprit d’entreprise et de gérer les programmes spécifiques destinés aux jeunes entrepreneurs. Enfin, la création du Ministère de la Promotion de l’Investissement et du Développement du Secteur Privé s’inscrit aussi dans cette dynamique. Il a notamment pour mission de promouvoir le secteur privé national, faciliter les investissements, tout comme améliorer la compétitivité et l’environnement des affaires.
Quelles sont les actions menées en faveur des Petites et Moyennes Entreprises, et quels en sont les résultats et impacts ?
Dans le cadre de la promotion de l’entrepreneuriat, le CEPICI a mis en place un dispositif d’accompagnement de Start-Ups, qui sont de nouvelles entreprises innovantes promues par de jeunes entrepreneurs, à la suite d’un concours lancé lors du Forum Investir en Côte d’Ivoire en 2014. Ce dispositif a permis d’enregistrer en 2017 un chiffre d’affaires de plus d’un milliard de FCFA et la création de 250 emplois effectifs auprès des dix lauréats. Par ailleurs, ce sont plus de trois milliards de FCFA d’investissements qui ont été mobilisés, à travers le Code des investissements par les Petites et Moyennes Entreprises, avec 861 emplois permanents créés en première année d’exploitation sur la période 2013 à 2018. Le Guichet Unique du CEPICI a enregistré la création de plus de 57 000 entreprises, générant plus de 158 000 emplois. Le CEPICI fait aussi la promotion de l’entrepreneuriat dans les régions de la Côte d’Ivoire afin de développer les Investissements Directs Nationaux (IDN). A cet effet, un partenariat a été établi, avec l’Association des Régions et Districts de Côte d’Ivoire (ARDCI) qui s’appuie sur les collectivités territoriales.
Quelles dispositions institutionnelles et fiscales sont mises en œuvre pour accompagner la création d’entreprises ?
Le gouvernement, dans sa volonté d’accompagner l’entrepreneuriat national, a adopté en août 2018 un nouveau code des investissements. Le code dispose de plusieurs modes incitatifs et d’une préférence sectorielle et régionale. Il est ainsi prévu un régime de déclaration spécifique aux petites entreprises. Tous les secteurs d’activités sont concernés, à l’exception des entités suivantes : bâtiments non industriels, commerce, banques et assurances ; et professions libérales. Le code des investissements met un accent particulier sur les avantages additionnels liés au contenu local.
Existe-t-il des programmes spécifiques pour promouvoir l’entrepreneuriat chez les jeunes et les femmes ?
La promotion de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes a un impact réel sur le quotidien des Ivoiriens. Il favorise la création d’emplois et l’amélioration du pouvoir d’achat des populations défavorisées. Sur ce plan, il est bon de savoir que l’Institut Ivoirien de l’Entreprise (INIE) a développé un programme pour les Très Petites Entreprises (TPE). Ce programme vise à promouvoir l’entrepreneuriat auprès des jeunes et des femmes défavorisées, dans le but de leur procurer un revenu régulier. La phase pilote du programme TPE a été réalisée entre 2017 et 2018 en direction de 56 promoteurs, dont 43 femmes. Elle a généré 97 emplois et permis de mettre en œuvre un mécanisme de revolving, favorisant la pérennité du programme. Le soutien à l’entrepreneuriat féminin est mis en œuvre, à travers l’expérimentation de 25 filières d’activités économiques.
Source : CICG