Un acte de non assistance à personne en danger, surtout malade, qui s’est déroulé au Centre hospitalier régional (CHR) de Gagnoa a suscité une réaction chez un individu qui a relaté les faits sur les réseaux sociaux.
Au moment où le décès d’une parturiente au CHR d’Adzopé alimente encore les commérages et échanges de groupes surtout après les lourdes sanctions du ministère de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, cet acte de négligence de la part d’agents de santé du CHR de Gagnoa a soulevé le courroux de cet observateur.
“Ces événements se sont produits aux alentours de 8h30 devant le CHR de Gagnoa ( région du Gôh ) ce dimanche matin 9 Mai 2021 ; où j’ai assisté la mort dans l’âme à une scène insoutenable” débute le récit de cet internaute.
Il relate le manque de réaction de brancardiers du CHR face à l’incapacité d’une malade à marcher par elle-même pour atteindre la salle de consultations.
“Cette jeune dame est arrivée très malade et affaiblie devant le CHR dans un gbaka pour trouver soins dans ce grand centre hospitalier régional. Ne pouvant pas se tenir sur ses jambes pour marcher jusqu’à la salle de consultation, ses parents ont fait plusieurs aller et venir pendant plus d’ 1/4 heure de la position où elle est assise aux fins de trouver des agents de santé disponibles avec des brancards et ou des fauteuils roulants pour évacuer la patiente jusqu’à la salle de consultation” soutient-il.
“Malheureusement tous les efforts sont restés vains pendant plus de 15 minutes” fait-il savoir.
Poursuivant son récit, il soutient que “De guerre lasse ,j’ ai même eu à intervenir lorsque après un des nombreux aller et venir d’une fille avec un enfant au dos( qui semblait être une sœur de la patiente) est venue donner le rapport de son appel aux secours auprès des agents de santé qui disaient que l’agent de santé avec qui elle a échangé a recommandé que la malade fasse des efforts pour venir en salle de consultation.”
“J’ai alors demandé à une femme plus âgée qui était restée auprès de la jeune dame( qui pourrait être la mère de la patiente) d’aller elle-même supplier les agents pour qu’ils fassent un effort afin de trouver un fauteuil roulant pour pouvoir faire déplacer la patiente jusqu’à la salle de consultation” précise le témoin des faits.
Impuissant, ce témoin d’un acte répréhensible prend l’opinion à témoin à travers un post, photos à l’appui. “Cette situation m’interpelle à attirer l’attention des autorités à soit trouver de l’emploi aux jeunes en les employant devant les grands centres de santé très fréquentés à la dimension du CHR de Gagnoa avec pour emploi de s’occuper de ces genres de cas d’urgence. Pendant que je quittais les lieux, l’infortunée était toujours en attente assise au sol devant l’établissement” regrette-t-il.
A Adzopé, ZERBO Habi 40 ans, est décédée alors qu’elle s’était rendue à la maternité du CHR pour y donner la vie. L’Inspecteur Général Dr ABLE Ekissi qui a mené les premières investigations professionnelles et administratives, a donné mardi 11 mai 2021, les premières sentences.
“Sur instructions de Monsieur le Ministre, je vous livre les conclusions des investigations diligentées à ce sujet et les mesures conséquentes. Les dysfonctionnements avérés sur toute la chaine de prestation de service, imposent les mesures suivantes :
1/ le relèvement de fonction concernant le Directeur de l’Hôpital général d’Adzopé Dr DAGRI Ngatta François.
2/ la suspension des activités professionnelles du médecin gynécologue Isidore BLI BI avec saisine du Président de l’Ordre des médecins de Côte d’Ivoire pour les sanctions disciplinaires.
3/ la suspension des activités professionnelles des trois sages- femmes :
– Mme MALAN née AASOUMOU Begnan
– Mme EBI Valérie
– Mme KRA Adjoua Nadège” a annoncé l’Inspecteur Général Blé Ekissi.
Le regard des ivoiriens est braqué sur Gagnoa pour avoir la suite de cet acte qui ne pouvait que révolter le commun des mortels face à la banalisation des malades par des agents du corps médical ivoirien.