Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Général Diomandé Vagondo a assuré que le “gouvernement ivoirien a pris toutes les dispositions pour identifier, rechercher et interpeller les auteurs” de “fausses informations et ceux qui les relaient afin qu’ils répondent de leurs actes devant les tribunaux.”
Ce communiqué produit le lundi 7 juin 2021 fait suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo qui est “une incitation à s’attaquer aux ressortissants burkinabè vivant sur le territoire ivoirien.”
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité relève que “ après la diffusion de la vidéo fake news qui a suscité le 19 mai 2021, des violences contre les membres de la communauté nigérienne vivant en Côte d’Ivoire, deux nouvelles vidéos ont été récemment mises en circulation sur les réseaux sociaux par des individus mal intentionnés.”
“Ces vidéos, de même que celle à l’origine des événements du 19 mai dernier, véhiculent de fausses informations et images de nature à provoquer des conflits entre les ivoiriens et les ressortissants des pays de la sous-région” dénonce Diomandé Vagondo.
Aussi, “face à ces actes récurrents d’incitation à la violence et aux conflits intercommunautaires qui perturbent et fragilisent la cohésion sociale et la paix, le gouvernement ivoirien a pris toutes les dispositions pour identifier, rechercher et interpeller les auteurs de ces fausses informations et ceux qui les relaient afin qu’ils puissent répondre de leurs actes devant les tribunaux” a-t-il soutenu.
Fofana Nawa, l’auteur de la vidéo qui incitait aux troubles et au meurtre de la communauté nigérienne en Côte d’Ivoire a été jugée en comparution immédiate vendredi 21 mai 2021 et a écopé de 5 ans de prison ferme et 2.000.000 FCFA d’amende.
Elle faisait allusion à une vidéo parue sur Facebook dans laquelle des ivoiriens résidant au Niger subissent des actes de violence et des sévices corporels de la part des nigériens. Cette information a provoqué une indignation non seulement des commerçants, mais également des abonnés de la page « Succès ». Ces propos ont suscité plus de 14 milles réactions et plus de 8 milles partages à travers la toile. Ils sont pour la plupart accompagnés de messages à caractère xénophobes et d’appels à s’attaquer à l’intégrité physique de la population nigérienne vivant en Côte d’Ivoire.
Les enquêtes menées par la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) avec l’appui du Laboratoire de Criminalistique Numérique (LCN) ont permis de remonter à l’utilisateur de la page qui a lancé l’appel. Interpellée puis conduite dans les locaux de la PLCC, Fofana Nawa a été soumise à une audition. Elle a reconnu être l’auteur de la vidéo. Mais, affirme ne pas être responsable des troubles car, elle a juste relayé ce qu’elle avait entendu.
« Cela dit, notre loi réprime autant ceux qui publient des fausses informations, que ceux qui les relaient », a dit le procureur Adou Richard
Selon l’article 65 de la loi N° 2013-451 du 19 juin 2013 relative à la lutte contre la cybercriminalité; « Est puni de six mois à deux ans d’emprisonnement et de 1.000.000 à 5.000.000 de francs CFA d’amende, le fait pour toute personne de communiquer ou de divulguer par le biais d’un système d’information, une fausse information tendant à faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration de biens ou une atteinte aux personnes a été commise ou va être commise ».