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Diplomatie- Pourquoi Ouattara a porté son choix sur ce cadre Baoulé de Bouaké, Charles Gomis?

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Le président ivoirien, Alassane Ouattara, maniaque de rigueur et attaché aux compétences comme les variables-clefs dans son choix de ses collaborateurs, avait fait savoir, sans nuance, lors d’une réunion des instances de son parti, du temps où il était dans l’opposition, que s’il est élu président de la République de Côte d’Ivoire, il s’entourerait de toutes les expertises et compétences du pays pour assurer sa gouvernance.
C’est fort de ce postulat que Ouattara propose à la Chancellerie française le choix de Charles Providence Gomis, ancien ministre ivoirien des Affaires étrangères (Relations extérieures, sous la transition militaro-civile). L’agrément de Paris obtenu, le gouvernement ivoirien confirme le choix, en Conseil des ministres, le 17 octobre. Biographie…
Diplômé d’un Bachelor of Arts de Sciences politiques et d’un Master of Arts en Relations internationales de l’UCLA, Université de Californie de Los Angelès (USA), et rompu aux arcanes du marketing diplomatique et de ses subtilités, Charles Gomis, 71 ans (né le 5 février 1941, à Grand-Bassam, ancienne capitale coloniale, au sud d’Abidjan), débuta sa carrière de diplomate en 1965, à Washington D.C, en qualité de premier secrétaire puis, plus tard, de 1986-1994, exerce les fonctions d’ambassadeur de Côte d’Ivoire à Washington D.C, après avoir exercé de hautes fonctions dans l’administration publique et le secteur privé ivoiriens.
Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République de Côte d’Ivoire près la République Fédérative du Brésil, en février 1978, puis près les Etats-Unis d’Amérique et le Mexique, avec résidence à Washington, S.E.M. Gomis Providence Charles est nommé ministre des Relations Extérieures le 10 mars 2000.Titulaire du Baccalauréat série philosophie. S.E.M. Gomis décrochera un Bachelor of Arts (licence de sciences politiques) UCLA, un master of Arts (Diplôme d’études supérieures de Lettres UCLA,
Ancien ambassadeur au Brésil, conjointement avec la Colombie, il succède à ce poste à Seydou Elimane Diarra, avant d’inaugurer une longue carrière à l’ONU, pour laquelle il exerça pour le compte de la MONUC, sa Mission au Congo. A ce titre, il occupa les fonctions de directeur des Affaires politiques, de 2002 à 2006, puis directeur du Bureau de la MONUC en Ituri (Nord-est de la RD Congo), de 2006 à septembre 2007.
Racé, l’ambassadeur Charles Gomis, outre ses qualités foncières, est surtout bien connu pour sa courtoisie et son raffinement légendaires, mais aussi sa bonhomie, maintes fois soulignés par ses collaborateurs dont feu l’ambassadeur Narcisse Kouadio Konan qui débuta, avec lui, sa carrière de diplomate au Brésil, et qui fut premier conseiller à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris, de 2000 à 2001. Habile et pragmatique, le nouveau locataire, 102, Avenue Raymond Poincaré, à Paris, s’est construit à ses référents.
Proche d’Alassane Ouattara, qu’il connaît de longue date, et d’Henri Konan Bédié, son patron au ministère de l’Economie et des Finances, où il assuma les fonctions de chef de cabinet, Charles Providence Gomis, en tant que technocrate, fut le tout-premier président, et Administrateur-Délégué de l’ex-SITRAM, l’armement ivoirien, destinée à promouvoir les échanges maritimes pour la destination Côte d’Ivoire. Cet armement contribua aux succès économiques de la Côte d’Ivoire, par ce que l’on qualifia, durant les années 70, de “miracle économique ivoirien”.
Diplômé par ailleurs de la Carnegie School of Advanced International Studies, à Washington DC (USA) et de l’Institut de développement économique de la Banque mondiale, Charles Providence Gomis fut administrateur de sociétés de 1967 à 1973, avant de diriger, trois années plus tard, en 1976, le Conseil de surveillance de la Bourse des Valeurs d’Abidjan(BVA), l’un des symboles de la vision de la participation des ivoiriens à la mobilisation de l’épargne publique du Président Félix Houphouët-Boigny, pionnier de l’ouverture de l’économie ivoirienne sur la capitalisation boursière. Il en est le premier président.
Brillant et compétent, ce n’est pas sans raison que le Marocain Omar Kabbaj, ancien président du groupe de la Banque africaine de développement(BAD), en fit son conseiller spécial, durant son premier mandatement à la tête de cette institution de financement du développement au profit des Etats du continent.
Une noblesse british… et providence
Marié à une Ivoirienne, d’origine guinéenne, et père de quatre enfants, Charles Providence Gomis est le beau-père de Jean-Louis Billon, président (actuel) de la chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), et de Thierry Tanoh, ancien vice-président Afrique à la Société financière internationale(SFI), et tout-nouveau directeur général du groupe Ecobank.
Issu de la noblesse royale d’Amouin-Kanoukro, une noblesse qu’on dirait british, dans le canton N’Dranouan, dans la commune de Bouaké, Charles Providence Gomis fut le président de la commission de rédaction du « Livre blanc », produit à l’occasion de la visite du chef de l’Etat, Henri Konan Bédié, dans le département (de Bouaké), en 1997. Il est le cousin à Lambert Konan Kouassi, ancien PDG de l’EECI, longtemps président de la chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire et à Jacques Konan Kouassi, ancien président du conseil d’administration de Fraternité Matin. La doyenne des juges de la Cour suprême de Côte d’Ivoire, Antoinette Mazoin, lui est également proche ainsi que Joël N’Guessan Kouadio, ancien ministre ivoirien des Droits de l’Homme, et porte-parole principal du RDR, le parti d’Alassane Ouattara.
En réserve de l’activité politique, imposée par le rigorisme des fonctions diplomatiques, Charles Providence Gomis n’en est pas moins l’un de ses mandarins. A deux reprises, de 1973 à 1980, élu secrétaire de la sous-section des cadres du PDCI-RDA, à Cocody, il fut, en 1975, à l’issue de son sixième congrès, le benjamin de son Bureau politique, l’instance de décision et d’orientation politique du parti d’Houphouët-Boigny.
La « providence » telle qu’en lui-même, le PDCI-RDA lui doit, du reste, de disposer de son siège actuel, à Cocody, le quartier huppé d’Abidjan, propriété en fait de sa section locale. Malmenée qu’elle fut, durant de nombreuses années, par le flegme et le dilettantisme, la diplomatie ivoirienne, qui entend se renouveler à l’éco-diplomatie, veut, avec Charles Providence Gomis, se rassurer tout en assurant, grâce à la mystique de la Realpolitik.
Ambassadeur de bonne volonté, et promoteur de valeurs de civilisation tels que l’humanisme, la convivialité, la compréhension internationale et le rapprochement des peuples, la syntaxe, il est, avec son homologue nigérien, feu le colonel Moumouni Adamou-Djermakoye, les artisans du premier sommet afro-américain, tenu en avril 1991, à Abidjan, sous la férule du Dr. Leon Howard Sullivan, président-fondateur de l’ong Opportunities Industrialization Center(OIC). La Côte d’Ivoire abrite même une représentation de cette ong.
Conseiller spécial auprès du directoire du groupe agro-industriel ivoirien SIFCA, depuis décembre 2007, jusqu’à sa récente nomination en qualité d’ «Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République de Côte d’Ivoire près la République Française, avec résidence à Paris », selon les termes du communiqué du Conseil des ministres, du 17 octobre 2012, l’homme est, jusqu’au bout, “conciliateur et fédérateur”. Tout entier au service du prestige de la Côte d’Ivoire, S.E Charles Gomis couvre également le Portugal, comme il en fit durant sa riche carrière. Certes, peu connu des générations actuelles, cependant le successeur du journaliste Ally Coulibaly est perçu par les analystes de la vie politique et de la diplomatie ivoiriennes comme étant l’homme de l’emploi, préjugé devant lui permettre de relancer et de pérenniser l’axe Paris-Abidjan.
Source: Agence Ivoirienne de Presse (AIP)
NDLR: Le titre est de la rédaction