Henri Konan Bédié a adressé un courrier de demande d’instauration d’un “dialogue politique inclusif” au Président de la République, Alassane Ouattara, là où il aurait pu opter pour une approche physique, dans le silence des grands. M.Bédié veut prendre l’opinion à témoin par cet acte par une forme de pression sur Alassane Ouattara dans sa volonté de passer pour l’apôtre de la Paix.
Dans le cadre d’un Dialogue politique inclusif, le Président du PDCI-RDA Henri Konan Bédié dans une lettre adressée demande au Chef de l’Etat Alassane Ouattara, « la libération générale des prisonniers des crises sociales que nous avons subies ».
« L’évolution de la situation socio politique de notre pays montre que le moment est venu de se parler et de se réconcilier. La célébration de la fête de l’Indépendance le 07 Août prochain, offre le cadre idéal pour se surpasser dans le sens du Pardon. C’est pourquoi, je vous demande de prendre par à une volonté politique forte, le leadership du processus de réconciliation nationale, par la libération générale des prisonniers des crises sociales que nous avons subies” recommande le président du PDCI-RDA dans son courrier rendu public 5 août 2021.
Dans le même temps, il n’a pas manqué de mentionner sa rencontre à Daoukro avec l’ex Président Laurent Gbagbo juste après son retour en Côte d’Ivoire après son acquittement par la Cour Pénale Internationale.
« Dans une adresse que j’ai faite lors de la visite qu’a bien voulu me rendre le Président Laurent GBAGBO, à Daoukro, au début du mois de juillet 2021 , j’ai d’abord lancé un appel au pardon, à l’oubli des offenses, à la maîtrise des douleurs et des souffrances du passé afin d’aller à la réconciliation vraie des Ivoiriennes, des Ivoiriens et de tous ceux qui habitent la Côte d’Ivoire » soutient Henri Konan Bédié.
Pour mémoire, du 21 au 29 décembre 2020, s’est tenue la troisième phase du dialogue politique, à l’initiative du Chef de l’Etat et présidée par Feu le Premier Ministre Hamed BAKAYOKO. Ce dialogue portait sur l’environnement politique et l’environnement électoral.
Les points de discussion proposés par Henri Konan Bédié concernent l’environnement politique, électoral, socio-politique.
Ci-dessous les points de dialogue:
- Sur l’environnement Politique :
La libération des prisonniers politiques, civils et militaires de la période 2010 à 2020
– Le retour sécurisé de tous les exilés
– La cessation des poursuites judiciaires dont font l’objet les militants de l’opposition suite aux crises politiques de 2010 à 2020
– La poursuite des discussions à un haut niveau entre les présidents Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara
– L’organisation des Assises Nationales pour la Paix et la Réconciliation
– L’engagement ferme de la classe politique à poser des actions de nature à créer un climat sociopolitique apaisé, adossé à une charte de bonne conduite
– La mise en place d’un projet de repentance pour l’ensemble de la classe politique ,
– La mise en place d’un système de justice et de réparation pour les victimes.
Il. Sur l’environnement électoral :
– L’amélioration du découpage électoral en préservant les acquis ,
– L’audit de la liste électorale, à l’instar de ce qui s’est fait au Burkina Faso et en Guinée », a tenu à rappeler le Président Henri Konan Bedié.
Selon lui, « En plus de ces points de convergence non mis en oeuvre, les points suivants peuvent être abordés .
Ill. Au plan de l’environnement socio-politique
– L’élargissement du cadre du dialogue politique à tous les acteurs politiques significatifs, notamment le Premier Ministre Guillaume SORO
– Les questions de sécurité et d’intégrité territoriale (incursions terroristes au Nord du pays, l’orpaillage clandestin, le phénomène des microbes, la question des milices privées et des dozos) ,
– La question de la maîtrise de l’immigration et ses corollaires (conflits communautaires, fraude sur la nationalité ivoirienne, la pression sur le foncier rural) ,
– La question des libertés publiques (liberté de manifestations pacifiques, liberté d’expression et d’opinion) ;
– L’indépendance de la justice
– La question du mode de révision de la Constitution (adoption par référendum, exclusivement) ,
– Les entraves au libre fonctionnement des partis politiques (le non paiement de la subvention de l’Etat depuis deux ans, la pression exercée sur les cadres des partis de l’opposition pour les obliger à adhérer au parti au pouvoir);
-La question de la Carte Nationale d’identité (coût, inscription des noms du père et de la mère, facilitation de la délivrance).
- Au plan de l’environnement des élections
– La mise en place d’un organe électoral indépendant et impartial, selon les normes internationales ,
– L’instauration d’un système d’inscription sur la liste électorale de façon permanente ,
– La question de la sécurisation des opérations électorales pour garantir leur sincérité (violence électorale, destruction d’urnes et intimidation des électeurs) ».
Selon le président du PDCI-RDA, “La résolution des points annexés à cette correspondance pourraient conduire notre pays à une paix durable, préalable à son développement, dans le progrès et la stabilité », a-t-il écrit dans son courrier.
Mohamed CAMARA