L’appel à la désobéissance civile lancé par Henri Konan Bédié n’est pas du goût des jeunes de la région du Tonpki
Depuis le 13 août 2020, des manifestations de rue débouchant sur des casses, des incendies de biens publics et privés et des pertes en vies hu
maines ont été enregistrées. Dans le Tonkpi, seul le département de Zouan-Hounien, lieu de naissance de Mabri Toikeusse a manifesté. Face à l’appel de Bédié invitant à la désobéissance civile, des jeunes issus de 3 associations ont pondu une déclaration pour sensibiliser leurs camarades à la protection des biens et à revendiquer par le dialogue.
100 000 jeunes du Tonkpi engagés pour la Promotion des Actions du Gouvernement de Côte d’Ivoire, Vision Plus et le Cercle des Amis de Vagondo Diomandé (CAVADI), veulent des élections apaisées et un climat propice à leur insertion socioprofessionnelle.
<<Nous voulons ce soir apporter notre contribution à l’édification de la paix. Nous voulons donc à ce sujet dire non à la violence. Nous sommes tous unanimes qu’après feu Félix Houphouet Boigny, c’est avec le président Alassane OUATTARA que le Tonkpi a renoué avec le développement. Beaucoup de présidents se sont succédé. Notre région a toujours été mise aux oubliettes. Aujourd’hui, nous voyons les rues de Man bitumées, la route Danané-frontière Guinée bitumée, l’Université construite et fonctionnelle et pleins d’autres réalisations>>, entame Gouet Kpan Serges, porte-parole des trois associations.
Pour lui, il n’est plus question de donner sa poitrine pour un homme politique.
<<Nous sommes venus ce soir devant l’autorité préfectorale, la presse et tous ceux qui ont fait le déplacement pour dire non aux propos haineux, non à l’exploitation des jeunes qui sont en quête d’emploi et à la manipulation des jeunes. Nous avons appris que certains jeunes dans la capitale veulent marcher. Nous pensons bien que cette information est erronée. Nous avons demandé aux jeunes de réclamer par la voie pacifique et diplomatique. La jeunesse du Tonkpi ne peut pas s’inscrire dans la logique de marche actuellement. Nous sommes pour la paix et la préservation des acquis>>, a-t-il laissé entendre.
Et de poursuivre pour annoncer une caravane pour se rendre dans les différentes localités du Tonkpi, surtout à Zouan-Hounien où la jeunesse semble être instrumentalisée pour des desseins politiques.
<<Nous ne sommes plus prêts à donner nos poitrines pour un homme politique quelle que soit son aisance ou les raisons. La seule voie par laquelle nous devons faire des recours, c’est le dialogue. Nous disons à la nation ivoirienne que nous ne sommes pas partants pour la violence. Notre solution ne se trouve pas dans les rues mais autour d’une table pour trouver solution au problème qui prévaut au pays. La Côte d’Ivoire n’a plus besoin de palabre, de la haine, que ses enfants soient divisés. Que chacun regarde dans le rétroviseur pour savoir que les années de crise nous ont été défavorables. Il faut renouer avec la paix et la préserver. La jeunesse du Tonkpi veut de l’emploi. Nous allons sillonner toutes les localités ces jours-ci. Surtout nous allons nous rendre à Zouan-Hounien pour parler avec nos frères pour qu’ensemble nous parlons d’une même voix>>, a-t-il promis.
Et de terminer en disant aux partis politiques de l’opposition, au parti au pouvoir que les jeunes rescapés du Tonkpi des crises ivoiriennes, <<ne sont plus prêts pour aller au charbon pour qui que ce soit>>. Aussi, ont-ils tenu à dire merci au ministre de la sécurité et de la protection civile et à Doua Blondé Obed pour leur implication dans le maintien de la stabilité du pays.
Solange Oulaï