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Affaire Domaine Dahlia fleur- Le PPA-CI se prononce sur “de lourds soupçons” de destruction du site

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La destruction des aires protégées qui existent depuis l’ère coloniale est devenue un exercice banal du régime qui nous gouverne. En effet, après les forêts classées et les parcs nationaux (précieux patrimoines) de l’Ouest de la Côte d’Ivoire qui ont été livrés au pillage de mercenaires de la rébellion mués en planteurs de cacao, et la dévastation programmée des dernières ceintures écoforestières de la zone nord d’Abidjan et leurs prolongements, le régime semble jeter son dévolu sur les 150 hectares de la Réserve Naturelle de Dahliafleur sise à Akouédo-Attié.
Ce massif porte une édifiante histoire de conservation de la nature par la volonté méritoire d’un ancien fleuriste professionnel amoureux de la nature. Ce dernier a légué à notre pays ce trésor écologique, en plein cœur d’Abidjan, que les Gouvernements successifs, depuis 1960, ainsi que les populations riveraines Ebrié d’Akouédo, d’Abatta et de Bingerville ont respecté avec scrupule et abnégation au point d’inspirer la retenue à tous les propriétaires terriens coutumiers qui auraient pu en revendiquer la tenure.
Du point de vue légal, il convient de relever que depuis 2004, par l’effet du décret N°2004-566 du 14 octobre 2004, l’Etat de Côte d’Ivoire a reconnu au « Domaine DAHLIAFLEUR » le statut de domaine d’utilité publique qui implique l’interdiction de tous travaux de nature à modifier l’état du sol. Le Président Laurent GBAGBO avait pris cette décision salutaire pour soustraire cette forêt des diverses convoitises
dont elle était l’objet après la mort du concessionnaire originel. Le décret 2013-127 du 20 février 2013 va renforcer la protection de ce domaine en l’érigeant au rang de réserve naturelle partielle dont le régime juridique est assuré par la loi 2002-102 du 11 février 2002 relative à la création, à la gestion et au financement des parcs nationaux et des réserves naturelles. Cette loi protège rigoureusement les
réserves naturelles qui, avec les parcs nationaux, forment le domaine public inaliénable.
Or, il pèse de lourds soupçons, épaissis davantage par le communiqué du Ministre en charge du tourisme, sur de potentiels promoteurs hôteliers d’un groupe étranger qui ambitionne de bâtir sur cette réserve naturelle un complexe hôtelier.
Cependant, les populations ivoiriennes, conscientes des exigences de préservation d’une nature saine et vivable pour aujourd’hui comme pour l’avenir, s’inquiètent du projet de construction d’un complexe hôtelier sur ce domaine protégé, tout juste au lendemain la COP15 qui a porté sur la sécheresse et la désertification. Ce projet inopportun, à plus d’un titre, jette un doute épais sur le sérieux des
engagements que le Gouvernement ivoirien a pris pendant les assises de la COP15 que notre pays a eu à abriter et qui ont mobilisé d’éminents experts scientifiques ainsi que des sommités de l’ONU, de l’Union Africaine et bien d’autres encore.
Source: SERVICE COMMUNICATION PPA-CI