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Affrontements communautaires à Dabou- Un détenu raconte son séjour carcéral à la Maca

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44 personnes de Dabou, arrêtées pendant les affrontements communautaires qui ont secoué la ville lors de la présidentielle d’octobre 2020, croupissent dans les geôles de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) depuis le mois d’octobre 2020 sans jugement. L’un d’entre eux s’est ouvert à laurore.net.

Selon ce détenu qui a décrit leurs conditions de détention à laurore.net, depuis le 26 octobre où ils ont été présentés à un juge d’instruction à Yopougon qui leur a signifié les charges retenues contre eux, ” il ne s’est plus rien passé” pour eux. “Nous sommes ici dans le doute. C’est encore plus difficile à supporter“, précise-t-il.

Les premiers jours de leur arrivée dans cette prison ont été très pénibles pour eux.” Nous avons fait deux mois et trois semaines au blindé ( là où sont détenus les grands criminels)“, explique-t-il.

Après ces quelques semaines passées au blindé, ils seront transférés au bâtiment A où ils sont actuellement détenus.” C’est mieux que le blindé mais ça reste une prison. Nous sommes entre 110 et 120 par cellule. La nuit pour dormir on est obligé de s’allonger sur le côté. Le matin, on nous autorise à sortir dans la cour. À 14h, on regagne nos cellules jusqu’au lendemain matin. La nourriture également n’est pas consommable“, souligne-t-il.

L’insalubrité qui règne dans cette prison, selon lui, a fini par avoir raison de leur santé, indique-t-il. ” Nous mourrons à petit feu. Même hier (jeudi 11 Mars) un prisonnier est mort. Il est tombé malade. On l’a conduit à l’infirmerie. Ça n’allait toujours pas. Ils l’ont emmené au CHU de Cocody où il est mort. Tout le monde ici a le corps recouvert de boutons”, rapporte-t-il.

Dans une intonation qui exprime le regret, il conclut : “Que nos politiciens s’entendent entre eux, notre pays soit en paix et que nous soyons libérés. Parmi nous, je souligne qu’il y a des élèves”, soutient-il.

Très tôt le lundi 19 octobre 2020, la voie d’accès à la ville, en provenance d’Abidjan, a été fermée au niveau du village de Layon, à quelques encablures de Dabou, par des militants de l’opposition suite au mot d’ordre de désobéissance civile, empêchant, durant de nombreuses heures, toute circulation entre Dabou et la capitale économique.

Plus de 50 individus ont été interpellés du mardi 20 au mercredi 21 octobre 2020 par la Gendarmerie nationale, après les affrontements qui se sont déroulés dans la commune de Dabou et des villages environnants.

Suite à ces interpellations, il a été retrouvé en leur possessions des armes blanches et à feu, des bars de fer et des bouts de bois avec lesquels ils ont opéré.

Le bilan de la saisie s’élève à:

  •  ⁃  06 armes à feu,
  •  ⁃ 40 armes blanches dont 25 machettes, 8 couteaux de cuisine, 3 lances, 3 haches, 2 couteaux de saigneurs, 2 piques et des gourdins.
  •  ⁃ Des gourdins
  •  ⁃ un lot de des gris-gris
  •  ⁃ 08 téléphones ont également été saisis.

Les interpellés ont été conduits devant les juridictions compétentes pour permettre d’élucider le rôle que chacun d’eux a joué au cours de ces tristes évènements.

Il faut noter que le Général de Division ALEXANDRE Apalo Touré, Commandant Supérieur de la Gendarmerie Nationale était présent à Dabou, où il a mené les entretiens avec les différentes communautés en vue rétablir la tranquillité et la cohésion dans le Leboutou.

I.T