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Art contemporain : L’albinisme mis en lumière dans une galerie à Abidjan
Dans le cadre de la sixième édition de “Découvertes”, exposition de l’été mettant en lumière les rencontres artistiques les plus prometteuses de l’année en cours, quatre artistes sont à l’honneur à la Louisimone Guirandou Gallery du 10 juillet au 31 août.
Il s’agit de Juju Lago, Claire Marboeuf, Klervie Mouho et Ismael Tamek, qui sont des artistes Ivoiriens ou résidents en Côte d’Ivoire. Chacun se distingue par sa capacité à sublimer son quotidien, à s’imprégner d’un environnement qui parfois le malmène et chahute ses croyances.
Le projet qui met en lumière les albinos
« Je ne suis pas albinos, mais je viens d’une famille d’albinos », explique Lago Juju en présentant ses œuvres artistiques qui racontent un parcours inspirant des albinos. De son vrai nom Lago Bouabré Aubin Junior, Lago Juju veut sensibiliser à travers ses clichés. Avec son projet « Le Monde des Albinos », ce sont des images de personnes atteintes d’albinisme qui interpellent, avec des titres tels que « Genesis », « Petit Oumar », « Nde » qui rend hommage à la mère, « Mon regard, ma peau ».
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Pour l’artiste, en Afrique, « naître albinos est souvent considéré comme une “malédiction”, où ces belles personnes sont jugées, négligées, marginalisées ». Ainsi, cette exposition vise à montrer, d’une part, que tout comme on ne choisit pas sa race, on ne choisit pas non plus de naître albinos. Et d’autre part, à sensibiliser afin de changer le regard porté sur ces personnes “différentes” par leur aspect mais qui sont dans le fond comme tout le monde, ayant aussi leur place dans la société. Selon les informations en notre possession, la Côte d’Ivoire dispose de peu de données épidémiologiques sur la maladie, mais le recensement général de la population réalisé en 2014 faisait état d’environ 6 200 personnes atteintes d’albinisme dans le pays.
Le réchauffement climatique, les albinos vulnérables
Les personnes atteintes d’albinisme sont les plus vulnérables face au soleil. En Côte d’Ivoire, des moyens sont mis en œuvre pour sensibiliser aux dangers du soleil et aux risques de cancers. Lago Juju interpelle sur les conséquences du réchauffement climatique, situation qui affecte davantage les personnes atteintes d’albinisme. Sa série de trois photos intitulée “Connexion verte” met en lumière le réchauffement climatique, le recyclage et l’albinisme.
« Je veux montrer à travers cette photo qu’on a qu’une seule planète et nous devons la protéger en recyclant nos objets, pour ne pas détruire la couche d’ozone et ainsi protéger la peau des albinos à travers le reboisement », explique-t-il.
Diplômé en informatique industrielle et maintenance, Lago Juju suit sa passion pour la photographie. En 2018, il est recruté par l’agence INNOV PROD comme photographe de publicité et se fait connaître sur les réseaux sociaux sous le nom de Lago Juju. Finaliste au concours Grand Tournoi Créatif, il intègre l’agence NUMERIS PROD comme directeur artistique et photographe. Après plusieurs visites dans des galeries d’art et musées, il décide de se spécialiser dans la photographie artistique, d’où il sort sa première série dénommée “Le Monde des Albinos”, afin de mettre en valeur la beauté des albinos mal perçus par la société. Sa vision est de sensibiliser tout le monde sur le fléau de l’albinisme dans le monde. Il multiplie les expositions telles que le RIANA 2023 où l’une de ses œuvres est utilisée comme bande d’annonce du festival, finaliste au concours BJKD en 2023, exposant à Africa Foto Fair 2023 de Aida Muluneh.
Sandra KOHET
