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Bocanda- L’administration songe à la délocalisation du village d’Assika-N’ziblékro envahi par les eaux du N’zi

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L’administration territoriale à travers sa représentation départementale de Bocanda et sous-préfectorale de Bengassou, étudie la proposition de délocalisation du village d’Assika N’ziblékro, envahi par les eaux du fleuve N’zi selon une information fournie par l’ancien président de la jeunesse du village, rencontré par Laurore.net. Depuis début octobre, il est difficile pour la population de se rendre dans les champs inondés, ou même de se rendre facilement à Bocanda, chef-lieu de département. L’eau a coupé les voies de communication et les pirogues ont refait surface.

De l’eau, sur les voies d’accès, certaines coupées, d’autres envahies par d’énormes quantités d’eau. Et une autre qu’il faut traverser à la pirogue pour rejoindre à près de 3.5 Km, le village d’Assika N’ziblékro, à 31 Km de Bocanda. Mais du fait de la voie la plus proche coupée par les flots, il faut effectuer un détour qui rallonge la distance à parcourir. Pour accéder à Assika-N’ziblékro, il faut traverser sur une bonne distance en pirogue, l’eau en crue. Le calvaire n’est pas achevé. Sur la route qui mène au village, les pieds sont encore dans l’eau. Et enfin, l’on débouche sur une image de désolation. Des maisons écroulées, l’eau en maîtresse des lieux, stagne. Dans le même village, des réfugiés. Hommes, femmes et enfants ont trouvé refuge dans des familles sœurs. Martine, de retour du champ, explique que ses plantations de cacaoyers, sa bananeraie, sont inondées. Une autre rescapée appelle à l’aide, incapable de trouver les moyens financiers pour la scolarisation de sa progéniture. Dans cette grisaille, les cours ont toujours lieu à l’école primaire publique. Sous le soleil de plomb qui tarde ses rayons ce lundi 17 octobre 2022, des bambins se hâtent de regagner les salles de classe. Le côté droit du village, au ¾ est inondé.

Assika N’ziblékro, c’est au moins 2000 habitants. Village centenaire, il a accueilli selon Dr Albert Kouakou Yao, « pkakibo », un surnom donné à un colonisateur en route pour M’bahiakro, à une soixantaine de kilomètres plus au nord. C’est un village qui a été électrifié grâce à la politique d’électrification du gouvernement Ivoirien sous Alassane Ouattara. La population préparait activement la fête de la lumière pour le 29 octobre 2022, mais, ce sera pour après la décrue.

En attendant, la mutuelle du village s’organise comme elle peut pour recenser les 77 sinistrés et leur venir en aide. Du côté de l’administration territoriale, on a pour seule réponse aux besoins de la population que la délocalisation du village. « Comment partir ? » s’interroge Dr Albert Kouakou Yao, enseignant-chercheur à l’université Jean Lorougnon Guédé et fils du village. Des villages de M’bahiakro et même la voie nationale M’bahiakro-Bouaké ont été envahis par les eaux. D’ailleurs, l’eau est bien visible aux abords de la route à la sortie (ou entrée c’est selon) de M’bahiakro. Ici, la solidarité a été de mise pour assister la population sinistrée.

A Assika-N’ziblékro, aucune autorité n’a pour le moment effectuée le déplacement.

Adam’s Régis SOUAGA, envoyé spécial à Assika N’ziblékro (Bocanda)