Le président de l’Université Alassane Ouattara, dans un communiqué, condamne la violation de la franchise universitaire par les forces de sécurité dans la traque des étudiants manifestants du CEECI et demande que “les responsabilités soient situées” dans la dégradation de l’atmosphère de quiétude qui régnait depuis quelques années.
Lundi et mardi 26 avril 2022, des étudiants et élèves se réclamant du CEECI, le comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire, qui n’a eu pour seul champ d’action que la ville de Bouaké, a empêché la reprise des cours dans les établissements secondaires de la ville. Si lundi, les choses se sont passées plus ou moins calmement, cela n’a pas été le cas de mardi.
Assez tôt, les étudiants munis de gourdins et autres objets blessants, ont été confrontés aux policiers. La Gendarmerie a pris position devant les deux campus universitaires.
La course poursuite entre policiers et étudiants et élèves s’est achevée sur les campus, avec des tirs de gaz lacrymogène et l’invasion de l’institution universitaire par les forces de l’ordre, acte que déplore la présidence de l’Université Alassane Ouattara.
Le président de l’UAO, soutient que “Ce mardi 26 avril 2022, pendant que nous étions en séance de travail dans nos bureaux, nous avons été surpris par des détonations suivies de courses-poursuites entre Forces de l’ordre et étudiants dans l’enceinte du campus 1. Au regarde de la persistance des détonations, nous avons pris attache avec les autorités préfectorales et policières pour nous informer.”
Poursuivant, il indique avoir mené la médiation avec les étudiants pour leur demander de mettre fin aux actes de “défiance vis-à-vis des Forces de l’ordre“. “Fort heureusement, aux environs de 13h, après plusieurs échanges avec Monsieur le Préfet de Police ainsi qu’avec le Commandant du 5è arrondissemnt (Ahougnansou), nous avons pu obtenir le retrait des Forces de l’ordre de l’espace universitaire. De leur côté, les étudiants ont arrêté toutes les hostilités” indique-t-il.
Qu’à cela ne tienne, la présidence de l’Université Alassane Ouattara “exprime une vive protestation contre la violation de l’espace universitaire, tient au respect scrupuleux des franchises universitaires sauf autorisation expresse, réitère la nécessité absolue de la prévalence de la communication en cas de conflit”.
Jusque-là, la présidence de l’université Alassane Ouattara n’a pas indiqué la raison de la violence subite que les étudiants, qui devraient être dans des amphithéâtres, ont déclenché dans la ville en empêchant les élèves de reprendre les cours. A première vue, il apparaît que le problème n’est pas universitaire. L’université ne saurait un refuge pour étudiants inciviques qui tournent dos à la communication pour confronter la force publique.
Adam’s Régis SOUAGA