Le signal de la RTB, la radiodiffusion télévision Burkinabé (télévision publique) a repris ses émissions, par un club des petits et une série entrecoupés par une édition spéciale spécifique au dernier communiqué de la nouvelle junte militaire qui invite la population au calme et à la sérénité tout en appelant à mettre fin aux actes d’attaque contre la représentation diplomatique française dans la capitale Burkinabé, a-t-on suivi ce dimanche 2 octobre 2022.
“Nous tenons à informer la population que la situation est sous contrôle, que les choses sont en train de rentrer progressivement dans l’ordre” a fait savoir le porte-parole de la junte sur les antennes de la RTB. Poursuivant, il a invité la population “à vaquer à vos occupations et à vous départir de tout acte de violence et de vandalisme qui pourrait entacher les efforts consentis depuis la nuit du 30 septembre 2022 notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l’ambassade de la France ou la base militaire française sise à Kamboinsi.”
“Aussi en attendant que la lumière soit faite sur le dossier Lt-Col Emmanuel Zoungrana nous appelons les vaillants citoyens au calme et à la retenue” a recommandé le porte-parole de la junte.
Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français a réagi aux attaques contre la France, aux manipulations de la population civile utilisée comme bouclier par la nouvelle junte militaire qui a renversé le régime du Lt-Col Paul-Henri Sandaogo Damiba, à Ouagadougou. L’ambassade de France à Ouagadougou a été attaquée et une tentative d’incendie n’a pu prospérer. Face au sentiment anti-Français, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a réagi.
“Nous condamnons avec la plus grande fermeté les violences contre nos emprises diplomatiques au Burkina Faso” a indiqué la France dans un communiqué, soutenant que “Toute atteinte à nos emprises diplomatiques est inacceptable.” “Nous appelons les parties prenantes à en assurer la sécurité, conformément aux conventions internationales” a recommandé le ministère des Affaires étrangères, samedi 1er octobre 2022.
La France paye un lourd tribut dans le courant du nouveau coup d’Etat mené par le Cne Ibrahim Traoré qui a annoncé l’éviction du Lt-Col Paul-Henri Sandaogo Damiba du pouvoir. Une situation confuse régnait à Ouagadougou la capitale Burkinabé où des civils, partisans du Cne Ibrahim Traoré, ont pris d’assaut l’Ambassade de France. Des tentatives d’incendie de la représentation diplomatique ont été constatées sans succès.
Le ministère des Affaires étrangères a assuré que “La sécurité de nos ressortissants est une priorité.” “Nous leur avons adressé des consignes les appelant à exercer la plus grande vigilance et à rester chez eux jusqu’à nouvel ordre” a indiqué le ministère des Affaires étrangères français.
“Une cellule de crise est ouverte au sein de notre ambassade et à Paris au Centre de crise et de situation pour suivre la situation. Nos équipes sont mobilisées en lien étroit avec nos ressortissants” soutient le communiqué.
“A bas la France!“, “On veut sortir de l’impérialisme de la junte en France, on veut se rapprocher de la Russie” sont des propos des manifestants.
Selon Alerte.info, “accompagné de 3 blindés et de véhicules surmontés d’armes anti-aériennes, le Cne Ibrahim Traoré est arrivé à la RTB (télévision publique) à 10h05 sous les ovations de la foule” tandis que 10 policiers et la sécurité du groupe français Bolloré ont empêché 12 individus de “saccager” le siège du groupe.
Jean Luc Mélenchon, dans un Tweet, samedi 1er octobre, a regretté les attaques contre la France. “Nous, Français qui aimons le Burkina et son peuple et toujours solidaires de ses luttes ne méritons pas de voir l’ambassade de France qui nous représente être agressée. Rappel à la fraternité populaire” a-t-il tweeté. Clémentine Autain a également soutenu que ” La spirale de la violence semble sans fin au Sahel et au Burkina Faso.” “La regrettable attaque contre l’ambassade de France marque la rupture de confiance dont nous faisons les frais” a-t-elle dénoncé la politique française. Aussi, a-t-elle recommandé en urgence, “de reconstruire des relations fraternelles avec les peuples d’Afrique”.
Un groupe de militaires commandé par le Capitaine Ibrahim Traoré, des Forces Spéciales, unité Cobra, a fini par renverser le Lt-Col Paul-Henri Sandaogo Damiba, apprend-on vendredi soir suite à un communiqué de cette nouvelle junte militaire.
Le Burkina Faso n’est plus dirigé par la junte à Damiba, qui depuis ce vendredi 30 septembre 2022, a subi une mutinerie comme celle qui a eu raison du pouvoir de Paul-Henri Sandaogo Damiba. Le MPSR est toujours au pouvoir mais “Le président Lt-Col Sandaogo Damiba est démis de ses fonctions de ses fonctions du MPSR, il est remplacé par le Capitaine Ibrahim Traoré”, a lu le porte-parole de ces mutins sur les antennes de la télévision nationale.
Adam’s Régis SOUAGA