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Cameroun- Une journée presse morte ce mercredi 25 janvier en protestation du meurtre de Zogo (Communiqué)

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BAVURE, BARBARIES ET ASSASSINAT DES TRAVAILLEURS DE MEDIAS
Déclaration liminaire  Conférence de presse : du 24 janvier 2023

Le Cameroun notre pays est en deuil. Le monde de la presse vient d’être frappé de la manière la plus cruelle et inhumaine !  Dans la journée du 18 janvier 2023, le Bureau Exécutif National du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (BEN/SNJC) a appris par les réseaux sociaux qu’Arsène Salomon Bani Zogo, plus connu sois le nom de Martinez ZOGO, chef de chaîne de Amplitude FM de Yaoundé aurait été porté disparu.
L’homme de média n’étant pas membre du SNJC, le BEN a instruit ses membres qui seraient mieux informés de communiquer avec les exécutifs régionaux et/ou national pour des actions éventuelles. La prudence du BEN était motivée par le fait qu’il n’y a pas longtemps, des pressions avaient été exercées pour qu’une sortie soit faite sur deux cas de simulations d’enlèvement dans la ville de Douala. Après recoupements nécessaires avec la gendarmerie et les vidéos surveillances, le SNJC a découvert une mise en scène faite par le plaignant. Malheureusement, la découverte du corps identifié comme celui de Martinez ZOGO a été annoncée le 22 janvier 2023. Faut-il le rappeler, le SNJC est une organisation professionnelle de défense des droits moraux, matériels et professionnels des travailleurs des médias au Cameroun. Le SNJC n’a cessé d’appeler avec insistance les journalistes à se syndiquer pour constituer la masse critique capable de renverser le rapport de force dans cet environnement où la presse semble être la cible de certaines forces obscures. Le fusible dans la guerre de clans et d’intérêts ou la courroie de transmission selon les objectifs de celui qui vous donne l’information.  En plus de la complicité qui consiste à maintenir les travailleurs de médias dans des situations inacceptables et inhumaines, on assiste à des cas d’intimidations comme celui de Jean-François Chanon, directeur de publication du quotidien Le Messager jeté dans une cellule et maintenant un assassinat froid et monstrueux de Martinez ZOGO.
 En 4 ans au Cameroun, on dénombre une trentaine de cas de menaces contre la liberté de la presse, des agressions à ciel ouvert sur les journalistes par les élus et sénateur, des arrestations et des assassinats. Tout cela devant le regard complice du Gouvernement.  La preuve aucune enquête n’a abouti ; Aucun coupable n’a été interpellé ! Les travailleurs des médias sont ainsi, sans protection, livrés impunément à des hors la loi et des bandes organisées.  C’est une situation que ne peut accepter la grande famille de la presse en général, et le SNJC en particulier.
A cet effet, le SNJC exhorte le gouvernement à se conformer aux conventions internationales relatives à la Liberté de la Presse, à la protection des journalistes et au respect des droits de l’Homme et des libertés publiques que le Cameroun a ratifiées.
Au vu de cette horreur et du message qu’elle semble envoyer, le SNJC tout en se déclarant solidaire des initiatives qui seront prises par les autres pour barrer le chemin à cette barbarie, va engager les actions suivantes :
1. Une journée de deuil dans tous les média. Tous les travailleurs doivent se vêtir de noir le mercredi 25 janvier 2023.
2. Des rencontres avec les ministres de la Justice et de la Communication, le DGSN et le SED pour crier la colère du SNJC et exiger une garantie pour la sécurité de ses membres.
3. Une séance de Travail avec la Fédération Internationale des journalistes pour organiser avec les 180 pays membres et 6000 affiliés la riposte pour ce crime ne reste pas impuni ; Le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a déclaré que le meurtre du journaliste Martinez Zogo était inacceptable et devait faire l’objet d’une enquête en bonne et due forme : « Le meurtre de Martinez est une terrible accusation du niveau d’intolérance à la vérité et à la responsabilité. Il n’a fait que son travail en dénonçant la corruption et les abus de pouvoir. Le fait qu’il ait été tué pour avoir exercé son droit de journaliste à informer le public sur des questions d’intérêt général montre qu’il existe des forces opposées à un régime démocratique au Cameroun ».
4. Un plan de travail va être arrêté avec les Exécutifs Régionaux du SNJC dans les 10 régions, pour aller porter le message de protestation du SNJC aux gouverneurs de Région ;
5 – Le SNJC invite les acteurs de la société civile et toutes les associations des travailleurs de médias au Cameroun à adhérer la plate-forme pour que la construction du rapport de force soit solide et que vérité soit faite sur ce crime ;
6 – Le SNJC appelle le gouvernement du Cameroun à mener une enquête indépendante sur le meurtre de Martinez Zogo et à s’assurer par tous les moyens nécessaires que les auteurs de ce crime odieux soient traduits en justice. Le SNJC va saisir cette occasion pour demander aux propriétaires des médias qu’une journée presse morte, écran noir et silence radio soit faite en Mémoire de Martinez ZOGO et des autres travailleurs de médias morts dans des circonstances troubles.
Fait à Douala, le 22 janvier 2023 
Pour le BEN du SNJC     

Marion OBAM