Le gouvernement ivoirien a fixé à 1500 Fcfa le coût du kg du Cacao pour la campagne intermédiaire prévu d’avril à septembre 2024. Discours du ministre d’état, ministre de l’agriculture, du développement rural et de la production vivrière Kobenan Kouassi Adjoumani.
« Je voudrais, de prime abord, vous remercier d’être venus nous écouter, ce matin du 02 avril 2024, à l’occasion du lancement de la campagne intermédiaire de commercialisation du cacao.
Mesdames et messieurs, la filière café-cacao, comme vous le savez tous, est le fer de lance de l’économie Ivoirienne, pour sa contribution à plus de 40% des recettes d’exportation et plus de 15% du PIB.
Depuis la création du Conseil du Café-Cacao, en décembre 2011, la Côte d’Ivoire a opté pour l’octroi d’au moins 60% du prix CAF de ces produits, aux producteurs, en exploitant un système stabilisé, basé sur la vente par anticipation d’une bonne partie de la récolte, sur les marchés à terme. Ce système a très bien fonctionné, depuis 2012, et a permis de procurer des revenus rémunérateurs aux producteurs Ivoiriens de café et de cacao, dans un contexte international caractérisé par des prix faibles. En effet, au cours de cette période, le gouvernement Ivoirien a soutenu les prix payés aux producteurs. Souvenez-vous également du combat des gouvernements ivoiriens et ghanéen, lancé en 2018, pour l’obtention d’un différentiel de revenu décent, au profit des producteurs, pour préserver leur dignité et leur permettre de vivre de leurs activités agricoles.
Mesdames et Messieurs, avant d’annoncer le prix de la campagne intermédiaire, acceptez que je vous explique brièvement, comment le prix de la campagne principale qui s’achève a été obtenu.
Le 1er octobre 2023, nous avons annoncé un prix minimum garanti de 1 000 FCFA le kilogramme pour le cacao, au titre de la campagne principale 2023-2024. Ce prix résulte du prix CAF moyen de 1 635 FCFA le kilogramme issu des ventes par anticipation de la récolte principale 2023-2024 sur la période d’octobre 2023 à mars 2024.
Il a fallu que l’on observe une hausse des prix sur les marchés boursiers, depuis le premier trimestre de l’année 2024, pour que de nombreuses langues se mettent à critiquer le système stabilisé, au profit du système libéralisé, parce que, dit-on, le système stabilisé ne répercute pas systématiquement la hausse des prix internationaux sur le prix payé au producteur. Ceux qui soutiennent cette thèse oublient que notre pays a déjà expérimenté le système libéralisé dont les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes. En effet, les douze années de stabilisation (2011-2023) ont permis d’obtenir, avec les ventes anticipées, un prix CAF moyen/kg de 1 428 FCFA, contre 1 076 FCFA servi lors des campagnes où régnait le système libéralisé, avec les ventes spots, de 2000 à 2011. Et nous nous souvenons tous des prix dérisoires qui étaient payés aux producteurs lorsque les prix mondiaux venaient à chuter, tant soit peu. Souvent le cacao était payé à moins de 500 F CFA.
Ce qu’il faut retenir dans le système stabilisé, c’est que la hausse quotidienne des cours mondiaux n’est pas répercutée immédiatement mais elle profite aux producteurs avec un décalage dans le temps, puisque les ventes de la récolte future s’effectuent au moment même de cette hausse.
Mesdames et Messieurs, ceci étant dit, nous vous informons que pour la campagne intermédiaire, le résultat des ventes par anticipation de la récolte de la période d’avril à septembre 2024 a permis de réaliser un prix CAF moyen de 2 326 FCFA le kilogramme. Sur cette base, l’État de Côte d’Ivoire a décidé de servir le prix au producteur à 1 500 FCFA le kilogramme, soit 64% du prix CAF de réalisation. C’est un niveau de prix jamais réalisé dans l’histoire de la filière cacao en Côte d’Ivoire. C’est aussi la première fois que le prix de la campagne intermédiaire est supérieur à celui de la campagne principale.
Nous étions ici, dans cette même salle, le 21 mars, lorsque je vous disais de faire confiance à notre Président de la République, SEM Alassane Ouattara, parce qu’il sait récompenser les efforts de ses concitoyens.
Le Président Alassane Ouattara a beaucoup fait pour les planteurs de café et cacao et je puis vous assurer qu’il continue d’être dans les mêmes dispositions d’esprit pour leur garantir le meilleur.
Chers parents producteurs, les effets de l’envolée des cours mondiaux commencent à vous profiter. Et si la dynamique de la hausse des cours mondiaux se maintient ainsi, on aura encore de très bonnes nouvelles à vous annoncer la campagne prochaine.
Mesdames et Messieurs, pour terminer, je voudrais vous demander, tous ensemble, de dire merci à notre capitaine, SEM le Président de la République, pour toute la clairvoyance dont il fait preuve pour la filière café-cacao. Le Président Alassane Ouattara ne vous abandonnera jamais. Faites-lui confiance !
C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverte la campagne intermédiaire 2023-2024 de commercialisation du cacao.
Je vous remercie.
Rédaction