C’est par un tonnerre d’applaudissements, le 28 avril dernier, que le public a témoigné de la beauté, la grande sensibilité de l’histoire du film « Kahonam ». A la demande générale, le film sera rediffusé le 19 Mai 2023 au centre national de matériels scientifiques, sis à Cocody saint Jean.
« Kahonam » en langue Tagbana (parlée au nord de la Côte d’Ivoire), pour dire « je n’ai rien sur le cœur », est un film qui raconte une histoire vraie. Tiré de l’œuvre « Une féminité amputée » de l’auteure Adline Camara, Kohonam relate les péripéties de la vie d’une petite fille qu’un destin tragique a fait naître sous une étoile particulière. Orpheline quelques mois seulement après sa naissance, elle perd également son père, emporté par le chagrin causé par la disparition de sa jeune épouse.
Placée dans une famille, KAHONAM va subir toutes sortes d’humiliations ponctuées de violences sexuelles répugnantes. Elle se résoudra à faire une fugue salvatrice qui va la mettre finalement en contact avec des personnes aux visages plus humains grâce auxquelles sa vie va prendre une autre tournure.
En dépit des séquelles de toutes les blessures aussi bien physiques que morales qu’elle a dû subir, KAHONAM la rejetée, l’analphabète, va connaître la joie d’aller à l’école et de poursuivre ses études jusqu’à se voir confier l’encadrement et la formation d’autres enfants, en tant qu’institutrice issue d’un CAFOP.
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Au-delà du message de la lutte contre les VBG, surtout l’excision, Kahonam résonne comme un appel à la résilience, à l’abnégation devant les déboires, les écueils de la vie. Au niveau du casting, les acteurs tels que Kané Mahoula, le doyen Zahon Gabriel et bien d’autres grands noms du monde du cinéma ivoirien, qui ont pesé de leur poids pour faire passer le message des conséquences de l’excision sur une femme.
Adline Camara, auteure écrivaine et productrice est originaire de la région du Hambol (Côte d’Ivoire). Elle l’auteure de l’œuvre « Une Feminité Amputée » et la productrice du film « Kahonam ». Elle a connu un parcours scolaire difficile à partir de la troisième par faute de moyens avant de trouver une aide pour obtenir une prise en charge. Elle s’est, par la suite engagée dans l’enseignement technique et professionnelle. Titulaire d’un BTS en comptabilité gestion des entreprises, elle exerce dans l’administration publique ivoirienne en qualité de comptable dans un ministère de la place.
Sandra KOHET