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CNT: L’opposition divisée

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La stratégie pour contraindre Ouattara à quitter le pouvoir divise l’opposition qui avait pourtant réussi  à faire son unité dans sa volonté de lui barrer le chemin pour un 3e mandat qu’elle juge anticonstitutionnelle.

L’annonce de la candidature du président Ouattara à un troisième mandat a servi de ferment à l’unité de l’opposition. Elle a permis aux deux blocs de l’opposition de parler d’une même voix. Ce sont l’Alliance des forces démocratiques (AFD) dirigée par le président du FPI, Affi N’Guessan et la Coalition pour la démocratie, la réconciliation, et la paix (CDRP) avec à sa tête, le président du PDCI, Henri Konan Bédié. Ainsi que les nouveaux opposants à Ouattara que sont Marcel Amon Tanoh et Mabri Toikeusse, sortis des rangs de la mouvance présidentielle, à quelques mois de l’élection, pour n’avoir pas été choisi comme candidat pour briguer la magistrature suprême.

Ensemble, ils lancent fin Septembre le mot d’ordre de désobéissance civile et le boycott actif du scrutin présidentiel pour   dire non à un troisième mandat de Ouattara et empêcher la tenue des élections.

L’opposition unie contre le 3e mandat est rejointe par plusieurs personnalités, et non des moindres. Ce sont l’ancien DG du Crédit suisse, Tidjane Thiam et l’ex chef de l’État, Laurent Gbagbo qui joignent leur voix à la leur pour dénoncer la candidature anticonstitutionnelle du chef de l’État, Alassane Ouattara.

Les élections organisées contre vents et marées le 31 Octobre donnent le président sortant vainqueur avec 94,27%. Pour contraindre Ouattara à partir, l’opposition met en place le conseil national de transition (CNT) dont l’idée a été évoqué en premier par l’ancienne première dame Simone Gbagbo appuyé par le président de Groupes et Peuples Solidaires (GPS), Soro Guillaume, en exil depuis décembre 2019. Malheureusement cette stratégie ne rencontre pas l’adhésion de tous.

Pour Tidjane Thiam, le CNT n’a aucune base légale claire et pourrait ne pas être reconnue par la communauté internationale. Selon Laurent Gbagbo qui est de cet avis, on ne peut prétendre combattre l’illégalité et s’en rendre coupable. Celui-ci va plus loin en demandant à ses lieutenants au sein de la plateforme que sont Assoa Adou et Armand Ouegnin de se mettre en marge de ce combat.

Plusieurs personnalités qui partagent plus ou moins la position de l’opposition sur un 3e mandat d’Alassane comme le préfet démissionnaire de la ville d’Abidjan, Vincent Toh Bi n’osent pas associer leur image à cette démarche chaotique.

Sur bien de points, le CNT ne semble pas faire avancer la cause de l’opposition. Outre la fissure qui se fait voir dans le mur de l’opposition, celle-ci en procédant à la mise en place d’un Conseil national de transition, donne  des arguments au pouvoir d’Abidjan de sévir contre elle. Le ministre de la justice, Sansan Kambile, a annoncé les couleurs en annonçant la saisine des tribunaux pour sédition. Et plusieurs de ses membres se disent en résidence surveillée au vu des dispositifs sécuritaires qui ont été déployés autour de leurs résidences par les autorités ivoiriennes.

I.T