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Corruption – La majorité des ivoiriens estiment que la corruption est bien ancrée et contestent le rapport de Transparency International

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La corruption a la peau dure en Côte d’Ivoire où les compatriotes d’Alassane Ouattara ne sont pas de l’avis du président de la Haute Autorité pour la bonne gouvernance, N’golo Coulibaly, qui se satisfait de « grands progrès » tels que le soutient un rapport de Transparency International.

 « A l’occasion de la  célébration de la journée internationale de lutte contre la corruption sous le thème « Rétablir l’intégrité » ce mercredi 9 décembre 2020, le président de la Haute Autorité pour la bonne gouvernance N’Golo Coulibaly a fait savoir à Abidjan que la Côte d’Ivoire fait partie des trois pays qui ont réalisé les grands progrès depuis 2013 en matière de lutte contre la corruption, sur la base du rapport de Tranparency international », selon le site info Tracker.

Sur la question, c’est un tir groupé des ivoiriens qui ne sentent pas cette évolution dans la lutte contre la corruption.

Dans  la commune de Koumassi,  Paré Mohamed, étudiant soutient que « Les rapports peuvent indiquer une chose mais la réalité est tout autre sur le terrain ; c’est vraiment dommage que la corruption prend de l’ampleur. La corruption, est une pratique qui doit être effacée. Lorsqu’on parle de corruption, on parle en quelque sorte de discrimination des plus démunis. »

Toé Henri Joël, Étudiant lui aussi, domicilié dans la commune de Port Bouët estime pour sa part que « Ça, c’est dans leurs statistiques là-bas,  sinon sur le terrain, rien n’a changé, si ce n’est que l’argent de la corruption à même augmenter », a-t-il soutenu.

De plus, il a exprimé son désespoir vis-à-vis de ce fléau. « Pour moi la corruption dans certains endroits, on ne peut y échapper. La corruption est un fléau dans nos sociétés, surtout africaines, pourquoi un fléau ? Parce qu’elle se trouve partout, dans les banques, dans les bureaux administratifs… et en  côte d’ivoire c’est pire, nous parlons, mangeons, dormons corruption », a-t-il dénoncé.

Monsieur Tanoh, juriste, qui habite Marcory se félicite lui, de ce progrès de la Côte d’Ivoire et exhorte les ivoiriens à continuer sur cette voie. «Si je m’en tiens à la crédibilité des organes ayant réalisé cette étude, je peux dire que la Côte d’Ivoire est à féliciter car la corruption est un vrai fléau ! Il faut poursuivre sur cette lancée car la corruption mine les bases de la cohésion sociale ! Elle détruit la démocratie et la freine, nuit même au développement économique et augmente significativement les coûts de fonctionnement des sociétés commerciales » fait-il savoir.

« Politiquement, la corruption sape la légitimité du Président élu, les Institutions et réduit drastiquement la confiance du peuple en ses autorités administratives. La corruption empêche l’émergence des compétences et accroît les tensions sociales. La corruption réduit tes chances d’avoir la plus belle femme du quartier », précise-t-il.

Comme Tanoh, Barry Aboubacar un concessionnaire de voitures résidant dans  la commune de Marcory  est du même avis. Pour lui c’est une bonne chose pour la Côte d’Ivoire, mais la société doit elle aussi changer de mentalité. « Chez nous les  ivoiriens, nous appelons la corruption « relation » lorsqu’elle est en notre avantage. Chacun d’entre nous se doit de faire sa part dans cette lutte. C’est certes difficile d’y mettre fin mais nous pouvons réduire le taux de corruption si nous lui disons non ! On ne peut pas émerger dans un avenir meilleur si les diplômes ne suffisent pas pour avoir du boulot, ni si des injustices sont toujours faites sans faire face à la justice » du fait  de la corruption, soutient-il.

Kaba Oumou « Il y a certaines situations dans lesquelles la corruption apparaît comme un moyen pour survivre, on pourrait même arriver à une” corruption positive“», même s’il faut l’éradiquer de la société parce qu’elle s’apparente à l’opium » dénonce Kaba Oumou, une jeune étudiante.

Selon plusieurs rapports internationaux, la Côte d’Ivoire a, ces 10 dernières années fortement progressé dans la lutte contre la corruption en combattant par exemple le racket, les pots-de-vin, les dessous de table… par la mise en place d’un numéro vert à l’endroit de la population pour dénoncer tout acte de corruption.

Mohamed CAMARA