La Côte d’Ivoire fait face à une crise dans le secteur de l’électricité qui connaît des perturbations depuis novembre 2020. Thomas Camara, ministre des Mines, du Pétrole, de l’Energie et des énergies renouvelables a donné les informations d’ensemble sur la situation qui prévaut et les solutions déployées. La fin de ce calvaire, juillet-août 2021.
Et chaque acteur de la chaîne énergétique a son rôle dans la recherche de solution. Vendredi 07 mai 2021, au cours de la conférence de presse, à l’immeuble Sciam, le Directeur Général du groupe CIE-SODECI, Ahmadou Bakayoko, a annoncé un planning de rationnement dès lundi 10 mai 2021.
Avant toute chose, il a exprimé les « regrets » aux populations et aux industriels. Il a indiqué qu’il y aura des coupures de courant de 6h en cumulé par jour avec une « priorité donnée à la journée ».
« Le lundi, le programme sera communiqué pour plus de visibilité” a indiqué Ahmadou Bakayoko qui a annoncé que les industriels auront ainsi un « nouveau programme » avec des tranches de 16 à 48h.
« La production nationale d’électricité, depuis novembre 2020 est secouée par des incidents techniques imprévus. Pour compenser ces incidents techniques, nous avons dû utiliser les réserves d’eau dans les barrages. Plusieurs incidents sont survenus le 12 avril, le 20 avril et le 30 avril 2021. Des incidents sur les lignes de haute tension ont aggravé le déficit en énergie. La production hydraulique reste impactée. Le barrage de Buyo a subi une perte de 75% de son niveau d’eau. Ce n’est que conjoncturel. Le retour à la normale est prévue en juillet pour retrouver notre équilibre » a expliqué Thomas Camara.
Avec ces «incidents », la Côte d’Ivoire a dû revoir ses engagements vis-à-vis des pays qui lui achètent du courant électrique. Les exportations ont été réduites de 200 MW à 60 MW.
« Nous avons réduit considérablement l’exportation vers les pays auxquels nous livrons de l’électricité » a soutenu M.Camara.
Intenses travaux en cours
Avant le retour à la normale prévue pour juillet et Août grâce aux prévisions de la Sodexam sur la pluviométrie, « les équipes techniques sont sur le terrain 24h/24 et la production thermique est au maximum de sa capacité » soutient Thomas Camara.
Face à cette crise, décision a été prise de « rationnaliser la disponibilité de l’électricité » a reconnu le ministre des Mines, du pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables.
Toutefois, il se veut rassurant. « Nous mettons tout en œuvre pour ramener l’équilibre le plus rapidement en juillet » s’est-il voulu rassurant.
Il a surtout rappelé que le gouvernement, dans ses négociations avec les industriels, a tout mis en œuvre afin d’éviter des licenciements. Pour les industriels, la fourniture de l’électricité sera assurée pour leur permettre de fonctionner.
Le ministre des mines, du pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables a soutenu que « nous menons des actions pour accroître la production de gaz. Dans quelques jours, nous aurons la production de gaz supplémentaire. Le retour à la normale est prévu en juillet. La situation devrait s’améliorer et non s’empirer. On n’est pas dans une situation structurelle de déficit pour parler de délestage, ici on parle de rationnement » a expliqué Thomas Camara.
« Il nous reste 2 mois à traverser sur les 3. Nous engageons les meilleurs efforts pour minimiser ce temps pour la production d’électricité. Dans deux mois, la situation va s’améliorer. Cette situation est due à des incidents imprévisibles, répétés » a insisté Thomas Camara.
La Côte d’Ivoire a une capacité de production de 600 MW non utilisés actuellement à cause du déficit pluviométrique et des pannes. Des machines qui devraient arriver plus tôt ont été impactées par la Covid-19 et n’ont pu être tôt à Abidjan.
« Les plans sont faits pour se rendre indépendants de l’hydraulique. Il s’agit de programmer des mises en production d’ouvrages thermiques pour gérer tous les défauts d’ouvrages ou l’insuffisance d’eau dans les barrages » a soutenu M.Camara.
Avec la forte chaleur, la consommation connaît une hausse de 200 MW. Les incidences financières ne sont pas encore évaluées pour le monde industriel.
Pour Thomas Camara, « ces trois mois d’incident ne saurait compenser les efforts qui permis d’avoir du courant pendant 10 ans. Ce n’est que conjoncturel. Le retour à la normale est prévu pour juillet et nous allons retrouver notre équilibre. »
Adam’s Régis SOUAGA