Le président du PDCI-RDA et président de la plateforme des partis politiques de l’opposition, Henri Konan Bédié, a dévoilé le contenu d’un échange qu’il a eu avec Kouadio Konan Bertin, ministre en charge de la Réconciliation nationale, parti à son initiative, lui présenter “pardon”.
Henri Konan Bédié, le président du PDCI-RDA et Kouadio Konan Bertin, militant du PDCI-RDA, parti contre Alassane Ouattara comme candidat indépendant à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, ont eu une rencontre vendredi 22 janvier 2021 pour la première fois depuis la tenue de l’élection présidentielle contestée par l’opposition ivoirienne.
Selon Henri Konan Bédié, Kouadio Konan Bertin lui aurait présenté des excuses.
« Ce jour, vendredi 22 Janvier 2021, à la demande expresse de Son Excellence Monsieur Macky SALL , Président de la République du Sénégal, j’ai accordé une brève audience à Monsieur KONAN KOUADIO BERTIN. À sa demande de pardon à mon égard, j’ai indiqué que je ne ressentais aucune offense mais plutôt une divergence de choix politique», a indiqué le Président du PDCI-RDA sur son compte Twitter.
En relevant le caractère bref de la rencontre, le président du PDCI-RDA faisait savoir qu’il n’a accordé le temps nécessaire à celui qui est présenté comme un judas dans son parti.
Il a aussi rappelé à KKB être dans la dynamique de la dénonciation permanente du nouveau mandat d’Alassane Ouattara. « J’ai fais pour ma part le choix du NON au troisième mandat présidentiel anticonstitutionnel, et j’y suis engagé avec la majorité des ivoiriens. Je souhaite donc que chacun suive son chemin dans la paix et la tranquillité », a-t-il fait savoir.
KKB et son mentor HKB n’ont donc pas fumé le calumet de la paix et la tendance de Bédié à rendre public l’échange entre lui et le ministre de la Réconciliation nationale, indique s’il le fallait que la confiance à l’égard de son visiteur, est quasi nulle.
Le conseil de discipline et de l’ordre du Bélier du PDCI sur saisine de son secrétaire exécutif l’avaient convoqué pour répondre des faits à lui reprochés dans une lettre signée du vice-président par intérim du conseil de discipline et de l’ordre du Bélier, Ahouzi Achi Jules dont, Laurore.net s’était procurée copie.
Dans la convocation, il lui était reproché des faits et incriminations <<constitutifs d’atteinte à l’unité du parti et à ses intérêts et insoumission aux décisions et indiscipline notoire.>>
Malgré toutes ces accusations, l’ex-député de la commune de Port-bouët n’a pas renoncé à ses ambitions présidentielles et a pris part à l’élection présidentielle. Il fut d’ailleurs le seul candidat à se présenter face au Président sortant Alassane Ouattara.
Pascal Affi N’guessan et Henri Konan Bédié, les deux autres candidats retenus pour l’élection présidentielle ont boycotté ces élections par l’appel à « la désobéissance civile », mobilisant leurs militants « pour lutter contre le troisième mandat anticonstitutionnel du Président Alassane Ouattara, la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés politiques ».
Malgré quelques embûches constatées au centre et sud du Pays , Alassane Ouattara a remporté la victoire haut les mains avec 94,27% des voix, selon les chiffres officiels de la Commission Électorale Indépendante (CEI).
À son investiture le 14 décembre 2020, il a promis faire de son nouveau mandat, celui de « la paix et de la réconciliation ».
Pour ce faire, KKB son adversaire direct aux élections présidentielles fut nommé ministre de la réconciliation nationale.
Un dialogue national a d’ailleurs été convoqué par le Président de la République, en décembre dernier pour la décrispation politique. À l’issue de ce dialogue, une grande partie de l’opposition dont le PDCI et le FPI a décidé de prendre part aux élections législatives du 06 mars prochain.
Les heurts durant la période la campagne présidentielle ont occasionné 85 morts, des destructions de biens publics et privés.
Mohamed CAMARA