L’opposition ivoirienne a repris langue avec le gouvernement sous la houlette du premier ministre Hamed Bakayoko. Le dialogue à peine entamé, que l’opposition ivoirienne met des exigences sur la table. Ce qui fait réagir certains habitants de la région du Tonpki.
Pour Dr Ouattara Lacina, maire de la commune de Danané, le gouvernement de transition demandé par l’opposition n’a pas lieu d’être. <<Un gouvernement de transition n’a pas lieu d’être, c’est plutôt un gouvernement d’ouverture qui peut-être demandé. Il n’y a pas de rébellion. L’État est dans son fonctionnement normal, on ne peut pas parler de transition. Si les opposants veulent apporter leur pierre à l’édifice de la gouvernance en Côte d’Ivoire, qu’ils négocient. Soyons honnêtes, l’État n’est pas en faillite. Ou alors c’est un coup d’État qu’ils veulent faire. Le mot transition est mal placé>>, estime le maire de Danané.
Toujours selon lui, aucune dissolution de la CEI n’est envisageable mais plutôt des réaménagements pour que l’opposition vienne reprendre sa place qui lui était destinée. Aussi ajoute-t-il que le fait de demander une nouvelle élection présidentielle est une provocation car le président Alassane OUATTARA a été élu et a prêté serment devant toute la nation.
Et de terminer en invitant l’opposition ivoirienne à plus de responsabilité. Quant à Bernardin Domy, chef de cabinet du maire de Danané, il salue l’ouverture du dialogue initiée par le président de la République qui démontre que l’intérêt national importe plus.
<<L’opposition doit savoir qu’elle a échoué. Si la population l’avait écoutée, on ne serait pas arrivé à toutes ces violences qu’on a observées. Tout ce que demande l’opposition n’a pas de sens. Le retour des exilés n’est que stratégie politique pour montrer que dans le pays ça ne va pas. Si l’opposition veut négocier pour rentrer au gouvernement, qu’elle le fasse en disant clairement qu’elle veut être comptable de la gestion du président. C’est simple. Sinon qu’il ne sert à rien de venir faire de la politique politicienne. Elle doit faire preuve de maturité et préparer les élections législatives au risque d’être absente à l’hémicycle. Car c’est parce qu’elle n’était prête qu’elle n’est pas allée à l’élection présidentielle. Sinon , elle pouvait se réunir autour de Bédié qui aujourd’hui est leur chef de file pour aller à l’élection> , fait savoir Bernardin Domy.
Pour Ernest Guiagon, militant du parti au pouvoir, c’est une déception pour l’opposition de poser des exigences à l’entame des discussions avec le gouvernement. <<Je suis très heureux que l’opposition Ivoirienne ait saisi la main tendue du Président de la République de Côte d’Ivoire pour le dialogue tant souhaité par tous. Cependant, je suis déçu de voir que l’opposition pose des conditions et des préalables dès le début du dialogue. J’aurais souhaité que cette opposition soit beaucoup plus responsable en reconnaissant les actes de violence que la désobéissance civile a occasionné avec son corollaire de désolation dans plusieurs familles qui en réalité n’ont que faire de notre politique politicienne. J’ose espérer que le dialogue qui a débuté va se poursuivre loin de ces conditions et préalables pour que chacun, opposition et parti au pouvoir puisse dire sa vérité et que les cœurs soient apaisés de part et d’autre pour passer ensemble main dans la main à la réconciliation des ivoiriens avec eux-mêmes et des Ivoiriens avec leurs frères et sœurs venus d’ailleurs>>, souhaite le natif de Biankouma.
Solange Oulaï