Les organisations internationales de produits de base ont, décidemment, le vent en poupe ! Après l’adhésion la semaine dernière du Nigeria à l’Organisation internationale du café (OIC) (lire nos informations : Le Nigeria adhère à l’Organisation internationale du café), c’est au tour de la Colombie d’intégrer l’Organisation internationale du cacao (ICCO de son sigle anglais pour le différencier de l’OIC).
C’est en 2019 que le process d’intégration du pays latino-américain plus connu pour son café a démarré.
La Colombie ne manque pas de mettre en avant l’origine du cacao dont, rappelons-le, le nom est tiré de « cacahuati » dans la langue nahuati des Aztèques. Il s’agit donc d’un produit ancestral, d’Amérique centrale et latine, les fèves étant à l’origine utilisées comme monnaies.
En 2018, la Colombie produisait environ 57 000 tonnes (t) dont 7 000 t étaient exportées, notamment vers l’Asie. Près de 40% de la production est située dans le département de Santander, au nord-est du pays qui s’est concentrée sur le cacao de spécialité, de niche.
Derrière cet engouement se trouve, certes, un secteur privé qui a trouvé un bon filon dans la production de fèves de haute qualité à forte valeur ajoutée, mais aussi des projets de bailleurs de fonds.
La Banque mondiale pousse à la cacaoculture
Ainsi, depuis l’année dernière, la Banque mondiale et son bras armé dédié au secteur privé, la Société financière internationale (SFI), travaillent avec le gouvernement colombien et des partenaires du secteur privé national pour étendre la production durable du cacao dans la région de l’Orénoque, à l’est du pays. Une région qui a connu un fort développement agricole avec un million d’hectares de forêts abattus entre 1990 et 2015 pour y développer l’agriculture.
S’appuyant sur son BioCarbon Fund Initiative for Sustainable Forest Landscapes (ISFL), la Banque mondiale et la Colombie travaillent depuis un an à lancer un projet pionnier tendant à démontrer comment le business modèle climato-intelligent peut accroître considérablement la vente de fèves de cacao de haute qualité. Ce projet est fait en partenariat avec l’entreprise colombienne Andean Cacao, a expliqué la Banque mondiale sur ses blogs en février dernier. Le projet repose sur le pratique d’agroforesterie comme coupe-vent et pour donner de l’ombre. Un projet de la Banque sur 5 ans sur 3 000 ha.
Selon l’Unité de planification rurale de l’agriculture, près d’un million d’hectares de terres dans l’Orénoque sont adaptées à ce type de méthode culturale. Là où le bât blesse est que la plupart de ces terres est déjà utilisée en pâturage pour le bétail, « une activité à faible retour financier mais à faible risque pour les producteurs ». En outre, la culture du cacao n’est pas de tradition locale.
L’ICCO grossit !
Mais revenons à l’ICCO, l’entrée de la Colombie porte à 52 le nombre de ses pays membres, dont 22 pays exportateurs (dont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria, le Togo, la Guinée, le Liberia, la Sierra leone, le Cameroun, la RD Congo, le Gabon, Madagascar) et 29 importateurs, ce qui représente 92% des exportations mondiales de cacao et 80% des importations. La Colombie est le neuvième pays latino-américain et des caraïbes à être membre aux côtés du Brésil, Costa Rica, Equateur, Nicaragua, Pérou, république dominicaine, Trinité-et-Tobago ainsi que le Venezuela.
Source: Commodafrica.com
NDLR: Le titre est de la rédaction