Le Président de la République a proclamé l’année 2023 “année de la jeunesse”. Nous saluons cet engagement. Toutefois, nous constatons amèrement qu’une proclamation est une chose, son exécution sur le terrain en est une autre. En effet, nous sommes particulièrement choqués par le supplice infligé par le ministre chargé de l’Emploi des Jeunes et celui de la Santé aux Agents d’accueil de la CMU qui ont été recrutés en 2019 pour une période d’essai de 6 mois et qui, 4 ans après, continuent de travailler sans aucun statut juridique. C’est rien d’autre que de l’exploitation ; la traite humaine.
Si nous pouvons comprendre qu’un individu ou une entreprise privée puisse perpétrer de tels actes odieux, il nous est difficile d’admettre qu’un État aussi sérieux que la Côte d’Ivoire s’autorise à exploiter, en toute illégalité, sa propre jeunesse. Il nous semble que la traite négrière a été abolie en 1789.
Voilà donc des jeunes qui n’ont aucun statut salarial, qui perçoivent leurs primes de stage à compte-gouttes et qui, par dessus tout, ne bénéficient même pas, de facto ou de droit, de la CMU pour laquelle ils ont pourtant été recrutés et déployés dans différents centres hospitaliers. C’est écœurant et frustrant !
Monsieur le ministre en charge de la santé
Monsieur le ministre en charge de la jeunesse
Comment pouvez-vous infliger un tel chemin de croix à ces jeunes compatriotes qui ne demandent qu’à servir honnêtement et honorablement leur pays ? Comment voulez-vous faire du travail un levier de promotion de notre jeunesse si ceux même qui sont censés les valoriser sont ceux qui les exposent à autant de précarité ?
Soit vous avez besoin de leurs services et alors vous les intégrez à la fonction publique, comme cela leur avait d’ailleurs été formellement promis, soit vous n’avez plus besoin d’eux dans le cadre de la mise en œuvre du projet CMU et alors il faut avoir la décence de le leur signifier et payer leurs indemnités compensatoires y afférentes. Est-ce si compliqué que cela ?
En agissant comme vous le faites depuis 4 ans maintenant vous envoyez un très mauvais signal à la jeunesse entreprenante de notre pays et vous conduisez au désespoir de nombreux jeunes. Partant, vous auriez voulu discréditer la parole du chef de l’Etat que vous ne vous y seriez pas pris autrement.
Il est temps, grand temps de régler ce problème qui n’a que trop durer.
Source: Page facebook Jean Bonin