Dans le cadre de ma reprise de service effective à l’UNIVERSITÉ DE BOUAKÉ (qui fut rebaptisée entre-temps « Université Alassane Ouattara »), j’ai été amené à revenir dans la mythique ville de Bouaké, les dimanche 7 et lundi 8 Novembre 2021.
Il me fallait reformater et préparer mon esprit à replonger dans ce passé douloureux de la vie de notre Nation, que mes collègues Enseignants et des milliers de nos étudiants de l’époque nous portons aujourd’hui encore en nous comme des stigmates à vie.
C’est donc à juste titre que j’ai débuté la journée du lundi 8 pleine de souvenirs et d’émotions par la Paroisse-Cathédrale Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Bouaké, où j’allais prier chaque dimanche, afin de m’en remettre au Seigneur en présence du Saint Sacrement.
J’exprime toute ma reconnaissance au Père-Curé Alain Pierre YAO, qui m’a fait l’insigne honneur d’ouvrir le majestueux et vieil édifice pour me faire revoir l’intérieur de l’église.
UNIVERSITAIRE JE SUIS ; UNIVERSITAIRE JE DEMEURE !
J’ai été de la toute première promotion des étudiants pionniers de l’Université de Bouaké, en 1992 !
J’ai commencé à enseigner dans cette Université dès Mars 1998, juste après avoir obtenu avec brio mon Diplôme d’Études Approfondies (DEA) en Littérature Occidentale : parce que notre Université manquait cruellement de Professeurs, une poignée d’étudiants des plus brillants de la promotion et qui étaient inscrits en Thèse de Doctorat, avons été recrutés comme Enseignants-Moniteurs pour assurer les cours de Travaux Dirigés (TD).
Ce fut un grand honneur de la part de nos Maîtres !
Et c’est le 03 Janvier 2005 que, suite à l’obtention du Doctorat Unique, sous la Direction de mon Cher Maître, Professeur ZIGUI Koléa Paulin, j’ai été recruté par le biais de la Commission nationale de recrutement de l’Enseignement Supérieur et de la Fonction Publique de la République de Côte d’Ivoire, en qualité d’Enseignant-Chercheur.
J’ai donc revu notre Université, celle qui m’a formé et dans laquelle j’exerce ma profession d’Enseignant et de Chercheur pour mon pays. J’y ai retrouvé certains de mes amis et collègues, ainsi que de nos étudiants.
C’est donc avec fierté que je recommencerai, très bientôt, à dispenser les cours à nos étudiants ! Quoi de plus légitime !
Je remercie très sincèrement les Autorités de l’Université Alassane Ouattara, du Département des Lettres Modernes, du Décanat, le Secrétaire Général (un ami de longue date), le Directeur des Ressources Humaines (mon ‘’Toukpè’’) et surtout le Président de l’Université, qui m’ont tous bien accueilli, avec considération et respect.
Un merci particulier à deux personnalités : mon Cadet, le Dr Arsène KANKA qui, sur instruction du Chef du Département, le Professeur Célestin DADIE Djah, m’a accompagné dans ma tournée ; ainsi qu’au DRH de l’UAO, Dr DIANE, pour sa sollicitude.
DÉFENSEUR DES DROITS DE L’HOMME JE SUIS ET TEL JE MOURRAI !
Il me faut préciser que parallèlement à ma profession et à ma carrière universitaire, je vis aussi par Vocation, depuis bientôt trente (30) ans, une véritable passion dans la Défense des Droits de l’Homme. J’ai débuté cette exaltante aventure avec la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (la LIDHO), où j’ai fait mon initiation aux côtés des Professeurs René DEGNI-SEGUI et Martin BLEOU : j’ai été pendant plus de dix années, le Président de la Section-LIDHO de Bouaké, de 1994 à 2005.
Avant de présider l’APDH (Actions pour la Protection des Droits de l’Homme) de 2005 à 2007 ; puis d’être nommé à la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) où j’occupai les fonctions de Secrétaire Exécutif. Et de fonder enfin la FIDHOP en 2009 : la Fondation Ivoirienne pour l’observation et la surveillance des Droits de l’Homme et de la vie politique.
Au fil des années, j’ai obtenu plusieurs Certificats dans ce domaine ; dont celui intitulé : INTERNATIONAL VISITOR LEADERSHIP PROGRAM on “ U.S. Human Rights Organizations and Pratices ”, qui m’a été délivré en Novembre 2008, par le Département d’État Américain, au Bureau de l’Éducation et des Affaires culturelles, à Washington DC.
Et j’ai publié à ce jour, six (06) ouvrages relatifs à la question des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire et en Afrique.
Par cet engagement à défendre toutes les Victimes des violations de leurs droits, à promouvoir les valeurs de la Justice et de la Vérité, je me sens encore plus utile pour l’humanité ; beaucoup plus que lorsque j’enseigne.
C’est pourquoi je continuerai toute ma vie à Défendre les Droits de l’Homme ; Quoiqu’il m’en coûte !
Heureusement d’ailleurs qu’aucune loi en Côte d’Ivoire n’interdit au Fonctionnaire de s’engager dans la Défense des Droits de l’Homme ; bien au contraire, la Constitution ivoirienne et les instruments internationaux nous y invitent toutes et tous !
ENTRE CRAINTES ET NOSTALGIES DE REVIVRE A BOUAKE…
J’ai donc revu Bouaké !
J’y ai séjourné une nuit et une journée. Juste suffisant pour observer que la ville, qui est certes en chantiers, et une bonne partie de sa population trainent encore les pas quant à revenir pleinement dans la République.
La guerre comme la rébellion laisse toujours des traces et des habitudes ; hélas !
Enfin, je n’ai pas pu m’empêcher de faire un tour dans mon quartier de résidence de l’époque où j’étais encore étudiant. Et je me suis souvenu d’elle…
Celle avec qui je vécus durant cinq bonnes années, ce grand amour de ma jeunesse ; que seule une Blanche était capable d’assumer !
Dr BOGA Sako Gervais
Enseignant-Chercheur à l’Université de Bouaké,
Président-Fondateur de la FIDHOP,
Ecrivain-Essayiste