“Rappels d’avancement de grade Cames ; heures Complémentaires (HC) ; indemnités de Logement ; rappel de Prime Recherche des nouveaux recrutés ; les émoluments des encadrements et des soutenances de Mémoire et de Thèse ; décharges Horaires et Vacations [et] le paiement de tous les reliquats des accessoires de salaire de 2020 à 2024 dans toutes les structures universitaires de Côte d’Ivoire” constituent le stock des revendications des enseignants-chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire déposé sur la table des ministres de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de la Fonction publique et de la modernisation de l’Administration et leur homologue du Budget. Face au mutisme observé selon eux depuis 20 mois, ils ont décidé de donner de la voix pour prévenir. Mais, surtout, inviter leurs collègues des universités publiques, grandes écoles et instituts de recherche bénéficiant de financements publics, à la mobilisation dans le cadre de l’assemblée générale projetée pour le 6 novembre prochain.
C’est l’une des informations majeures ressortie de la conférence de presse tenue au campus 1 de l’université Alassane Ouattara par Dr Koba Louis Marius, Dr Dagaud Emery Raoul et Dr Yves Kouassi, du bureau exécutif national du Syndicat autonome pour garantir l’épanouissement des enseignants-chercheurs de Côte d’Ivoire (SAGEC).
Selon le secrétaire général national, Dr Koba, la satisfaction de ces points de revendications dont le syndicat souhaite discuter avec la tutelle, constituent des arguments “pour garantir une année académique 24-25 paisible”. Cela passe aussi par le souhait des enseignants-chercheurs et chercheurs de voir “le MESRS [éponger] tous ces paiements” fait savoir Dr Dagaud.
Après la rentrée académique à Korhogo, le lundi 23 septembre dernier, “normalement, nous devrions débuter l’année académique sans traîner les casseroles de l’année”, soutient Dr Dagaud qui estime avec ses camarades, que l’Etat doit tout mettre en œuvre pour créer le cadre du dialogue autour des points de revendications déposés depuis le 4 juin dernier auprès des services de la primature, des ministères concernés, de la présidence de la République et du secrétariat général du Gouvernement.
Pour l’heure, c’est moins de un (1) pour cent du PIB national qui est alloué à la recherche scientifique. Le SAGEC souhaite discuter du “statut particulier” des enseignants-chercheurs et chercheurs Ivoiriens, de la possibilité d’obtenir un passeport de service à défaut du passeport diplomatique et voir se concrétiser le rêve des voyages d’étude à l’extérieur comme pour leurs collègues de certains pays dans la sous-région.
“Nous encourageons le ministre [Adama Diawara] a porté courageusement les revendications du SAGEC auprès du gouvernement” a indiqué Dr Dagaud Raoul qui a porté la voix de ses collègues sur la question de la retraite et des 40% de revenu perçu par l’enseignant-chercheur ou le chercheur dans cette situation.
Dans cette grisaille, le bureau exécutif national a décerné un satisfecit aux présidences des universités Alassane Ouattara, Péléforo Gon Coulibaly, Jean Lorougnon GUEDE qui ont consenti à payer des arriérés de changement de grades CAMES aux bénéficiaires. Le gros stock revient à l’INJS, à l’université Félix Houphouët-Boigny et d’autres structures de recherches pour un total cumulé estimé à une trentaine de milliards FCFA.
Pour les syndicalistes, l’appel du président de la République à rendre inclusives les discussions sectorielles devrait connaître un début d’exécution au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Autre point à l’ordre du jour de cette conférence de presse, les libertés syndicales, le pointage. “Nos premiers partenaires ne sont pas les Commissaires de Police et le projet de pointage ne prospérera pas” a asséné Dr Yves Kouassi. “Que le gouvernement arrête l’essai qui a commencé” a-t-il recommandé. Pour les syndicalistes, leur bonne foi ne peut être prise à défaut tant ils ont refusé la grève en dépit du mutisme observé par les ministères saisis et en dépit du fait que “le SAGEC n’a pas signé la trêve sociale” mais dont il respecte l’esprit. C’est en cela que le SAGEC remercie l’Etat pour la création du cadre de dialogue et l’invite à se pencher maintenant sérieusement sur les revendications des enseignants-chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire. Par cette conférence de presse, le SAGEC entend “prendre l’opinion à témoin” et réitère que “notre souci n’est pas forcément d’aller en grève”. La balle est donc dans le camp du gouvernement qui a fini par s’asseoir pour dialoguer avec les syndicats du primaire et du secondaire du pays. Un montant d’un peu plus de 400 milliards FCFA est ressorti des discussions en ce qui concerne les primes et indemnités que souhaitent avoir ces enseignants.
Adam’s Régis SOUAGA