Un opérateur de la filière aurifère, qui a déposé cinq demandes de permis d’exploitation d’or dans le village de Soko, dans la région de Bondoukou, sur une superficie de 23 hectares, a choisi de braver la population et la chefferie par l’intimidation et une menace de la “faire mater” par un “commando” qui devrait, selon lui, être mis à sa disposition par le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Thomas Camara, a appris Laurore.net de source proche du dossier.
Cet individu qui selon d’autres acteurs de la filière n’hésite pas à user de violence dans les brousses, était à Daoukro, dans les villages de Kouassi-djèlèkro, Koutoumou et Anoumabo avec 11 autorisations d’exploitations délivrées en violation de la réglementation en vigueur avant l’arrivée de Thomas Camara.
Sans aucune étude d’impact environnemental et social, les travailleurs de cet exploitant, utilisent selon des voix autorisées de la filière, le mercure dans ses opérations d’exploitation.
Sur le site convoité à Soko et pour lequel il abuse du nom de Thomas Camara, c’est une parcelle globale de 95 hectares attribuée à Good Gold CI pour une exploitation semi-industrielle. Le village qui a une coopérative artisanale a négocié et obtenu 23 hectares de cette grande entreprise. Mais, contre toute attente, de la direction générale des mines, la coopérative du village est priée de prendre langue avec l’homme de main de cet opérateur qui a déposé une demande de cinq permis, intégrant le site du village.
“Je vais vous dire que je vais travailler. Je vais faire venir avec des commandos que va me donner le ministre Thomas Camara pour superviser l’exploitation et si vous vous opposés, vous serez matés” aurait menacé cet opérateur de la filière.
La tentative de rencontre sollicitée par le chef de village de Soko n’a pas prospéré. En retour, c’est une menace qui est servie à la population avec le nom du ministre qui n’est au courant de cette cabale.
En retour, les villageois se disent déterminés à faire front pour protéger leur terre. Une autre affaire qui fait suite à celle de Gboli-Carrefour, à Boniérédougou, où des exploitants clandestins chinois, exploitaient avec des complicités, dans l’administration, les forces de sécurité, un site au bord du fleuve N’zi, détruisant les champs des jeunes sans dédommagement. Il a fallu la témérité et la hargne de Souleymane Diarrassouba, qui assurait l’intérim de Jean-Claude Brou, parti à la Commission de l’UEMOA, pour mettre fin à ce désastre économique et écologique.
Une enquête de l’inspection générale du ministère des Mines et de la Géologie avait abouti à la suspension du directeur départemental des mines et de la géologie de Katiola et la reforme du ministère. Mais, les pratiques, elles demeurent avec des actes de gouvernance minière aux antipodes de la morale et du patriotisme. Nous y reviendrons.
Adam’s Régis SOUAGA