« La transformation locale du cacao : Opportunité pour les artisans chocolatiers », était le thème de la 8e édition des journées nationales du Cacao et du Chocolat. Cette édition, qui s’est tenue du 30 Septembre au 02 Octobre 2022 a vu la participation de nombreux artisans chocolatiers venus faire découvrir leurs produits. La transformation massive du cacao et l’accessibilité de celui-ci à toutes les couches sociales constituent pour las chocolatiers locaux les défis à traiter.
Fulgence Kouadio, artisan chocolatier pour Le Chocolatier Ivoirien, estime que transformer plus et exporter moins pour favoriser l’accès du chocolat à tous lui apparaît comme le défi majeur à relever par les autorités. Car pour lui, « ce n’est pas normal qu’on puisse produire du cacao et qu’on puisse l’acheter encore plus cher. » Avis partagé par Tio Mamba, responsable de la marque locale du groupe CEMOI qui ajoute qu’ “il faut intégrer le chocolat dans le quotidien des Ivoiriens parce que, en tant que premier producteur de cacao, la Côte d’Ivoire ne consomme pas assez de chocolat” regrette-t-il. Il fait savoir que “La plupart de nos produits sont importés, transformés ailleurs dans d’autres pays.” Un volet autre s’ouvre pour l’artisan torréfacteur Auguste Bédié de l’atelier Little Café, pour qui le café est un produit quelque peu méconnu mais qui a du potentiel. Son défi à lui est de proposer un café de qualité sur le plan international et de l’ouvrir à l’export.
A l’ouverture de cette 8è édition, à Abidjan, Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre de l’Agriculture et du développement Rural a soutenu que “Les Journées Nationales du Cacao et du Chocolat de cette année se tiennent dans un contexte mondial marqué par la crise russo-ukrainienne qui touche tous les marchés agricoles.” L’impact de cette guerre selon Kobenan Kouassi Adjoumani est que “Tandis que les prix des intrants agricoles ont fortement augmenté, les prix des produits ont chuté sur les marchés internationaux.” Il a révélé que le gouvernement a décaissé 134 milliards FCFA pour soutenir le prix aux producteurs de base. Le prix bord champ s’est finalement établi pour la campagne 2022-2023 à 900 F/Kg. Reste à veiller au respect de ce prix en brousse, loin du regard des responsables administratifs.
Ruth TRAORE, stagiaire