Dans une tribune intitulée “Ça suffit! Plus de visites médicales…“, Assalé Tiémoko Antoine, Député de Tiassalé, fait le compte rendu d’une séance de travail qu’il a eue avec Anne Désirée Ouloto, ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, laquelle est sur la même longueur d’onde avec lui sur les réformes à apporter à l’organisation des concours de la Fonction Publique. Ces concours engendrent d’énormes dépenses pour des jeunes gens, issus de familles pauvres, pour au final peu de places. Ci-dessous son argumentaire.
Il n’y aura plus de visites médicales pour les candidats aux concours de la fonction publique avant leur admission, à compter de cette année.
Le mardi 5 octobre, au cours de l’émission de débat de la RTI 1, j’avais annoncé mon intention d’introduire une proposition de loi sur l’organisation des concours administratifs en Côte d’Ivoire, proposition de loi qui supprimerait entre autres choses, la visite médicale pour les candidats, avant l’admission.
A la suite de cette déclaration et de la publication que j’ai faite sur le sujet, j’ai été contacté par la ministre de la Fonction Publique, Mme Anne Ouloto.
Hier, mercredi 7 octobre, nous nous sommes retrouvés à son cabinet, pour une séance de travail sur la question des visites médicales et globalement de l’organisation des concours, de 12h30 à 14h45 minutes.
Il faut souligner que Mme la ministre, depuis sa nomination, a entrepris des réformes courageuses y compris sur la question de la visite médicale et dont nous avons longuement discutées hier et dont la mise en œuvre devrait soulager l’ensemble des candidats aux concours et à terme tous les fonctionnaires.
Sur la question de la visite médicale, elle a décidé:
A compter de cette année et pour tous les concours qui commencent ce samedi 11 octobre, la visite médicale ne sera obligatoire que seulement pour les candidats admis.
Le statut général de la fonction publique dispose en effet qu’avant sa prise de fonction, le fonctionnaire est soumis à une visite médicale.
Le statut parle du fonctionnaire qui rentre en fonction, pas du candidat au concours de la fonction publique.
D’où vient-il donc qu’on oblige depuis 40 ans, des candidats à s’aligner sous le soleil pour une visite médicale ?
Cette année, pour exemple, pour le concours d’adjoints administratifs, il y a 25482 candidats pour seulement 40 places.
Seuls les 40 admis feront la visite médicale et non les 25482 candidats.
Pour les Assistants comptables, il y a 6572 candidats pour seulement 15 places.
Seuls les 15 admis feront la visite médicale.
Il n’est plus question qu’on prenne de l’argent à des milliers de candidats alors qu’il n’y a que 15 places, ça suffit.
Nous avons poussé la réflexion sur d’autres aspects des concours comme la création à terme, d’un identifiant unique, qui permttrait de supprimer le certificat de nationalité et plusieurs autres documents non necessaires, dans la constitution des dossiers de candidature.
D’ores et déjà, Mme la ministre a pris la décision courageuse de supprimer les cours de préparation en présentiel.
Desormais, personne ne prendra de l’argent à un candidat sous prétexte d’organisation de cours de préparation aux concours.
Tous les candidats doivent prendre les cours en ligne, sans payer de l’argent.
Cette décision pourrait être étendue dans les mois à venir, au concours de l’ENA.
Pour ne pas qu’un autre ministre après Mme la ministre Anne Ouloto, vienne remettre toutes ces mesures en cause, elles seront dans une proposition de loi que le parlement devrait voter à la rentrée prochaine, pour le bien du peuple.
Chaque jour, nous devrons nous battre, ministres, députés, maires, présidents de conseils régionaux, fonctionnaires, etc, à trouver des solutions pour réduire les souffrances des populations et c’est là, notre seule justification.
Je voudrais féliciter Mme la ministre Anne Ouloto, pour son ouverture d’esprit et son humilité et l’encourager à poursuivre les réformes pour que, à terme, plus aucun fonctionnaire n’attende deux à trois ans avant de toucher son premier salaire.
Cela n’est plus acceptable.
Quand on est payé avec l’argent public, on doit se battre chaque jour, travailler chaque jour, faire des réflexions prospectives chaque jour, pour trouver des solutions aux problèmes des populations.
Être capable en bavardages, c’est bien.
Être capable en actes et en solutions concrètes, c’est mieux.
ASSALE TIEMOKO
DEPUTE DE LA NATION.