Située dans la région de la Marahoué, la ville de Gohitafla est l’une des localités où la désobéissance civile lancée par l’opposition ivoirienne a véritablement marché. Un groupe de jeunes bien connus dans la ville a terrorisé, armes au poing la population. La distribution des cartes d’électeur a été perturbée. Le jour du scrutin présidentiel, ces mêmes individus ont brûlé tout le matériel électoral, de sorte que l’élection présidentielle fut annulée.
À l’issue de tous ces agissements, l’autorité a décidé de sévir. Des arrestations sont opérées. Le maire est accusé. Laurore.net a braqué son projecteur.
<<Comme je l’avais annoncé, il y a quelques semaines, le maire de Gohitafla vient de mettre son projet en exécution. Tous mes proches ont été visités cette nuit. Deux d’entre eux qui ont dormi chez eux sont arrêtés>>, a posté sur sa page Facebook Bi Lizié Moïse Voli qui semble être le cerveau de l’opération anti-élection. Mis en cause, la réaction du camp de l’autorité municipale ne s’est pas fait attendre.
<<Le président Alassane OUATTARA dans son discours a dit qu’il allait poursuivre et faire arrêter et traduire en justice tous ceux qui s’adonnent à la désobéissance civile. Quand il met en exécution ce qu’il a dit. Comment peut-on accuser un maire, agent de développement et simple professeur d’université ? Quels moyens a-t-il de prendre des gendarmes pour venir arrêter les gens ?>>, s’est indigné, son chargé de communication, Irié Bi Bernard Trésor.
<<Ces jeunes dont il s’agit ici ont commencé leurs agissements il y a plus de deux semaines. Le maire s’est caché pour sortir de la ville. Ils ont même essayé de brûler sa maison. Le maire n’a pas réagi. Ce n’est pas où tout devient calme, qu’il va réagir. Pendant que sa vie était en danger, pendant que ces jeunes cassaient et brûlaient tout le matériel électoral pour que Gohitafla soit l’une des localités où le vote n’ait pas lieu, il n’a rien fait, ce n’est pas maintenant >> assure Irié Bi Bernard Trésor.
Selon le chargé de communication du maire, ce sont les agissements de trop de cette bande de fauteurs de trouble qui ont irrité les forces de l’ordre.
<<Les arrestations sont parties d’une énième bourde qu’ont commise ces frères. Il y a un comité de paix qui a été mis sur pieds qui regroupe tout le monde. L’administration mise à mal faisait des rencontres pour apaiser les cœurs des uns et autres. Pendant que les autorités étaient en réunion, ils sont allés faire fermer la sous-préfecture et les bureaux de la mairie. Le sous-préfet ayant eu vent de cette fermeture, a envoyé les gendarmes qui ont eu maille à partir avec deux jeunes qui ont même porté main à un élément de la gendarmerie. Ce dernier a été mis aux arrêts. Ce sont des jeunes qui sont armés, les corps habillés étaient depuis un moment à leur trousse. C’est une dizaine de jeunes qui traumatisent la ville comme ça. Et quand ils commencent, personne n’ose lever le petit doigt pour ne pas avoir des représailles>>, a-t-il révélé. Selon lui c’est à tort que le maire est accusé.
<<On accuse le maire qui n’a pas voulu d’un bras de fer pour voir le sang coulé dans sa ville. Il a sacrifié sa carrière politique avec la non-tenue de l’élection présidentielle chez lui. Et aujourd’hui c’est à lui on veut faire porter le chapeau. Je dis non. Ces mêmes jeunes ont toujours été à la base de toutes les manifestations ici. Même l’école chez nous à Gohitafla commence toujours après les autres à cause de ces jeunes. Tout ce qu’ils apprennent de négatif, c’est ici ils viennent mettre en pratique. C’est vraiment décevant>>, a estimé Irié Bi Bernard Trésor. Notre tentative de rentrer en contact avec Bi Lizié Moïse Voli, qui accuse le maire est restée vaine.
Solange Oulaï
Laurore.net