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Goué Jean-Marie président RACI jeune Tonkpi: ” Je dis non à la désobéissance civile parce qu’une opposition est constructive”

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Dans une interview accordée à Laurore.net, le président territorial RACI jeune du Tonkpi annonce son retrait du RACI. Il donne les raisons qui ont motivé ce retrait.

Pourquoi avez-vous décidé de vous retirer du RACI?

Nous avons décidé de partir du RACI, parce nous avons observé beaucoup d’incohérences et d’incompréhensions non seulement du fonctionnement du RACI mais aussi les dérives occasionnées au plan national. En ma qualité de président territorial de RACI jeune, j’ai pris la décision de me retirer de cette atmosphère, de me retirer de toutes activités du RACI pour avoir un moment de réflexion.  Vu la situation sociopolitique il y a plusieurs prises de position qui ne vont pas dans le même sens que les idéaux du RACI. Le RACI est un parti soroïste qui était basé sur la paix, la réconciliation et vu par tous les ivoiriens comme un modèle de rassemblement. Une fois que nous nous essayons de nous défaire de cette manière de faire, je ne vois plus de raison de rester au RACI. Si dans un parti qui pense prôner la paix, on ne peut pas s’asseoir pour discuter et qu’on s’adonne à des sanctions allant jusqu’à humilier le président du parti le député Soro Kanigui Mamadou, je préfère me retirer tout simplement et observer. La destitution du président du parti obéit-elle aux idéaux ? Je pense que non. Je préfère me retirer et m’abstenir de toute déclaration de soutien au directoire du RACI pour soutenir Soro Guillaume. Car en le faisant je serai en train d’aller contre Soro Kanigui Mamadou. Le linge sale se lave en famille. Si dans sa propre famille, on n’arrive pas à se réconcilier, ce n’est pas ailleurs qu’on va arriver à le faire. Voilà pourquoi j’ai décidé de me retirer en tant que jeune leader éclairé qui n’est pas au RACI par suivisme mais par conviction. On nous appelle à la désobéissance civile. Cette désobéissance civile répond à quel critère ? Soit nous prônons le pardon et nous procédons par le dialogue. Et là nous prônons nos idéaux ou nous prônons la désobéissance civile qui peut engendrer la violence. Qui peut être du côté du pouvoir en place et de l’opposition. Pour éviter de participer à toute activité qui pourrait engendrer la violence, je me retire avec tous mes présidents territoriaux épris de paix.

N’est-ce pas le pouvoir d’à côté qui vous fait les yeux doux?

Le pouvoir peut faire les yeux doux. C’est une hypothèse qui peut s’avérer. Nous sommes en politique, virer à gauche ou à droite répond à quel critère. Ceux qui sont en face, respectent-ils mes idéaux ? Sont-ils dans la ligne droite de mes convictions ? Si oui je vais avec eux mais dans le cas contraire je ne vais pas. Je me prononcerai plus tard sur ma nouvelle destination. Pour l’heure je quitte le RACI que j’ai rejoint par conviction et non pour un homme.

Vous êtes certes jeune, mais avez-vous tenté de réconcilier les deux partis au niveau de la tête du RACI avant de vous retirer ?

 Le directoire même du RACI n’a pas essayé de concilier les deux parties. Dès que les rumeurs sont sorties, directement la sanction a été brandie. Sans consulter l’assemblée générale, sans vérifier quoique ce soit, un communiqué a été fait pour destituer le président du parti. Les coordonnateurs régionaux n’ont pas été consultés. C’est une décision prise à la hâte. Sans nous consulter, nous, jeunes qui sommes le sang du parti. Si nous ne sommes pas avisés, c’est parce que nous n’avons pas de rôle à jouer dans ce parti. Ce qui est fait de la part de nos responsables est immature. Ils sont en train d’aller contre leurs propres idéaux, parce qu’ils sont soroïstes. Nous tous on a suivi Soro Guillaume pour le pardon qu’il prônait. Dès lors que cela n’est plus je ne vois pas pourquoi rester. Les gens disent que c’est parce que je veux aller au restaurant. Ils peuvent le dire, j’ai ma conviction personnelle. Je sais comment je suis venu au RACI et je sais pourquoi j’en sors.

Pouvez-vous rejoindre le RHDP si on vous tendait la main?

Cela dépend de la conviction et de ce que je veux faire de la carrière politique. C’est quelque chose qui dépend de l’avenir. Pour l’heure, je laisse ma conviction prendre possession de moi.

Vous vous mettez en retrait au moment où la Côte d’Ivoire est secouée par les tensions politiques. Quel message avez-vous pour les jeunes pour préserver la paix préalable à tout développement ?

Mon message est très simple et le même depuis que j’ai commencé à faire la politique et adhérer au RACI. C’est la paix. Je lance un appel à la jeunesse ivoirienne en général et à celle du RACI en particulier pour tout simplement penser à l’avenir. C’est nous cet avenir. Si nous mourons dans les rues qui va diriger ce pays demain. Où sont ceux pour qui nous mourons? Alors je dis non à la violence, non à la désobéissance civile. Je dis non à tout vandalisme pour des intérêts des hommes politiques. Je demande à tous les militants jeunes RACI de rester à l’écoute. Un mot d’ordre mature sera lancé pour tous les jeunes afin de dire non aux hommes politiques qui veulent la violence et à dire non à la désobéissance civile, c’est-à-dire à tous ceux qui veulent nous voir mourir pour eux et se mettre à l’aise après. L’ère de la violence est passée, nous sommes à l’ère de la guerre des idées. Alors asseyons-nous et discutons, n’allons pas dans les rues. Parce qu’une bonne opposition est constructive. Mais, ce que nous voyons est-elle constructive? C’est la question que je pose à tous.

Comment votre décision de démission a-t-elle été accueillie?

J’ai fait un post sur les réseaux sociaux pour annoncer mon retrait du RACI et les réponses qui me parvenaient n’étaient pas pas bonnes. Les critiques étaient carrément basées sur mon ethnie et ma région. On disait que ma région, le Tonkpi a toujours été versatile pour cette raison je partais. Je voulais tout simplement dire que le premier qui a été destitué n’est pas de l’ouest. Les premiers qui ont quitté le RHDP pour créer un mouvement ne sont pas de l’ouest. Alors qu’on accuse pas une ethnie. C’est une question de conviction et de principe. Si les principes pour marcher ne sont pas respectés, il est préférable de se retirer et observer. Le destin va déterminer mon prochain point de chute. Pour l’heure j’observe.

Entretien réalisé par

Solange Oulaï