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Gouvernance- Voici comment Affi N’guessan traitera la question de la dette publique (contribution)
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3 ansle
Par
RedactionDans cette nouvelle contribution, le FPI dévoile un pan de son projet de société. Il porte sur la dette publique qui peut servir à la performance macroéconomique selon un cadre du FPI.
Intitulé “RENDRE LA DETTE PUBLIQUE PLUS EFFICACE POUR UNE MEILLEURE PERFORMANCE MACROECONOMIQUE” cette analyse prospective permet d’apprécier ce que pourrait être la gouvernance économique d‘Affi N’guessan et de son équipe.
DEFINITION ET CONTEXTE :
La dette publique d’un Etat est composée de la dette intérieure et de la dette extérieure. La dette intérieure est généralement divisée en dette au secteur réel (fournisseurs et autres prestataires de l’Etat) et au secteur financier.
La dette extérieure est exclusivement financière. Ses créanciers sont divisés en deux catégories, notamment les créanciers publics et les créanciers privés.
Pour apprécier le niveau d’endettement d’un pays, les analystes utilisent le quotient ou le ratio de la division du stock de la dette par le produit intérieur brut (PIB).
Pour toute économie ou groupe d’économies, il est défini une norme qui permet de juger le niveau d’endettement global de ladite économie. Dans l’espace UEMOA, cette norme ou borne maximale est fixé à 70%. Cela signifie que si le ratio dette sur PIB atteint ce niveau, alors le pays en question a atteint un niveau d’endettement trop élevé. Ce pays court le risque de défaut, c’est-à-dire de cessation de paiement ou tout simplement d’incapacité à rembourser sa dette.
Évidemment, plus le ratio est faible et reste éloigné de la borne supérieure, plus le profil d’endettement du pays est jugé satisfaisant et à même d’honorer les engagements pris auprès des créanciers.
Le dénominateur qui est le PIB renseigne sur la capacité du pays à générer du revenu pour rembourser le service de la dette annuelle, c’est à dire la portion due de la dette.
En effet, un PIB qui croît signifie que la probabilité de l’Etat à encaisser des revenus plus importants est grande, et par conséquent plus à même de couvrir ses engagements annuels.
Si la dette qui est le numérateur croît plus vite que le dénominateur qui est le PIB, alors le ratio devient plus élevé et s’achemine vers la borne supérieure.
C’est pourquoi il faut avoir à l’œil aussi bien le taux de croissance du PIB que celui de la croissance de la dette.
Idéalement, plus la dette croît, c’est-à-dire, plus des liquidités sont injectées dans l’économie, plus le PIB devrait également croître. Mais très souvent, cette relation n’est pas observée car elle dépend très largement de l’utilisation qui est faite des sommes générées par la dette.
En Côte d’Ivoire, entre décembre 2019 et décembre 2020, le stock de la dette est passé de 13 300 milliards à 16 802 milliards de FCFA, soit une augmentation de 26%.
Dans le même temps, le PIB est passé de 34 299 milliards de FCFA à 35 31 milliards de FCFA, soit une croissance de 2,95% (chiffres du ministère de l’économie et des finances).
On peut conclure tout de suite que le ratio dette sur PIB de 2019 à 2020 sera en hausse. En effet, ce ratio était de 39% en 2019. Il passe à 48% en 2020, soit une hausse de 23%.
Faut-il s’en est inquiéter ?
Ici, une analyse fine est nécessaire.
Premièrement, il faut noter que le bond significatif de la dette est dû aux mesures prises aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’échelle internationale pour contrer les effets déstabilisants de la COVID 19. C’est d’ailleurs la COVID 19 qui explique la croissance anémique de l’économie entre 2019 et 2020.
Si les actifs financés par ce surcroit de dette dégagent une forte rentabilité dans les années à venir, alors ils boosteront le taux de croissance du PIB. Le ratio dette sur PIB baissera. Il faudra déjà surveiller ce ratio en fin d’année 2021 pour commencer à s’en faire une idée exacte.
Ceci dit, il faut noter que la croissance du taux de la dette depuis 2012 a été régulièrement à la hausse quand le taux de croissance du PIB a décéléré à partir de 2017. Ceci est également un point à surveiller.
Il faut aussi noter que le recours aux marchés financiers internationaux s’est révélé onéreux. Dans cette période de surliquidité internationale, s’endetter à des taux de 5% ou 6% parait très élevé.
Au total, bien que le ratio d’endettement soit de 48% en 2020, globalement loin de la norme de l’UEMOA de 70%, il convient d’avoir un regard attentif sur l’évolution du profil d’endettement du pays, aux regards de la croissance régulière du taux d’endettement et de la décélération du taux de croissance du PIB, le tout accompagné d’un taux de pression fiscale régulièrement faible autour de 14% loin de la norme minimum de 20% et qui indique un faible recouvrement fiscal.
Quel est le retour sur investissements des actifs acquis avec la dette ? Quels sont ces actifs ? Ces questions sont fondamentales et nécessitent une réponse pour former une opinion définitive sur le profil d’endettement du pays. Même s’il est vrai que comparaison n’est pas raison, il faut quand même retenir que selon l’étude de l’utilisation de la dette en Côte d’Ivoire de 1960 à 2013 telle que faite dans mon livre ECONOMIE POUR TOUS, la dette n’a pas été toujours utilisée à bon escient dans le pays. Le résultat patent de cette gestion fut la mise en œuvre de l’initiative des pays pauvres très endettés (IPPTE).
JUSTIFICATION ET MISE EN ŒUVRE.
À cause de l’impact systémique de la dette sur la marche d’un pays et pour mieux maitriser la capacité de remboursement, la politique d’endettement doit tendre vers le financement des actifs marchands qui produisent des revenus à même de couvrir le service de la dette. C’est pourquoi, le FPI propose une nouvelle orientation de la politique d’endettement de la Côte d’Ivoire avec les trois axes suivants.
1. La dette extérieure doit être orientée vers le financement des projets structurants, notamment la participation du pays aux partenariats public-privé. Si la construction d’une route à péage, la construction d’un parc industriel, l’aménagement d’un espace agricole, etc. nécessite un investissement du pays à hauteur de 100 millions de dollars par exemple, alors l’État à travers ses démembrements dédiés peut emprunter cet argent et l’investir. Ce projet génèrera des revenus qui permettront de rembourser le prêt sans à avoir à recourir aux recettes fiscales du pays.
2. La dette financière intérieure, les dons et projets programmes seront utilisés pour financer en partie les projets sociaux et non marchands du gouvernement. Les recettes fiscales majoritairement libérées du service de la dette extérieure permettront de couvrir aisément les échéances de la dette intérieure.
3. Il faut éliminer la dette intérieure due au secteur réel. Il ne revient pas à l’État d’être un débiteur de longue durée d’une entreprise locale. Il faut prendre toutes les dispositions pour bannir à jamais des arriérés de paiement dus à des fournisseurs privés.
RESULTAS ATTENDUS
La gestion de la dette a déjà causé trop de dégâts à la Côte d’Ivoire. Si on a connu la « conjoncture », le « rééchelonnement », les « PAS » (programme d’ajustement structurel), le « PPTE » c’est parce que le pays n’a pas toujours su gérer son endettement. Avant de contracter un prêt à l’international, il faut connaitre à l’avance à quoi il servira. Et il faut que les fruits de ce crédit soient investis dans des projets marchands très structurants en partenariat avec le privé.
En éliminant ce flou, tout ivoirien saura à tout moment pourquoi telle somme a été empruntée et à quoi elle sert. Cela obligera du coup les autorités à sélectionner des projets rentables qui s’autofinancent et laissent une marge aux recettes fiscales pour financer les projets sociaux.
Source: Sercom FPI
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