Le patron des renseignements extérieurs russes (SVR), Sergueï Narychkine, a accusé jeudi dans un texte menaçant les Occidentaux de chercher à « détruire » la Russie, justifiant l’invasion de l’Ukraine par la volonté de Kiev, selon lui, de se doter d’armes nucléaires.
« Les masques tombent. L’Occident n’essaie pas seulement d’entourer la Russie d’un nouveau “rideau de fer+. Il s’agit de tentatives de destruction de notre Etat – de son +annulation” », a déclaré M. Narychkine dans un long texte revenant sur l’histoire récente des relations russo-occidentales.
« Aujourd’hui, la guerre s’est approchée des frontières mêmes de notre patrie. Donc, pour nous, ce n’est pas exactement (une guerre) “froide+, mais plutôt +chaude” », a-t-il poursuivi.
Assurant que la Russie avait « une mission spirituelle », M. Narychkine a estimé que « sous nos yeux se déroule une étape fondamentalement nouvelle de l’histoire européenne et mondiale » avec « l’effondrement d’un monde unipolaire » où les Etats-Unis dictent leur loi.
Fustigeant comme Vladimir Poutine l’élargissement de l’Otan ces trente dernières années et le « génocide culturel » des russophones dans l’ex-URSS et en Ukraine, il a accusé les Occidentaux de chercher à « établir un blocus économique, informatif et humanitaire » de la Russie.
Selon le patron des services de renseignement extérieurs russes, l’invasion de l’Ukraine est justifiée par le fait que Kiev a émis la volonté de se doter de l’arme nucléaire.
Il a répété l’objectif de Moscou de « démilitarisation et dénazification de l’état ukrainien ».
L’Ukraine n’a jamais évoqué d’ambitions nucléaires. Son président a en revanche estimé qu’un accord de 1994 — le mémorandum de Budapest — semblait caduque, car il prévoit le respect de l’intégrité territoriale ukrainienne par la Russie, en échange de l’abandon par Kiev de son arsenal nucléaire soviétique.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait réclamé des consultations à ce sujet.
Sergueï Narychkine faisait partie des cadres du système de Vladimir Poutine présents et mis en scène à la télévision lors d’une réunion de crise précédant la guerre en Ukraine le 21 février.